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Cancer et travail, les salariés ont des droits

samedi 16 février 2019

Alors que le retour à l’emploi est essentiel à la reprise d’une vie normale, deux enquêtes récentes révèlent qu’une personne sur cinq, victime du cancer, ne travaille plus cinq ans après le diagnostic. De plus 26 % des personnes ont vu leurs revenus baisser durant ces cinq ans. Rappel des droits des salariés.

L’institut Curie et de l’Institut national du cancer enquêtent

Au-delà de leur investissement dans la recherche contre le cancer, qui progresse, il faut le rappeler, les deux organismes précités mènent depuis de nombreuses années des études sur les répercussions du cancer sur la vie professionnelle qui alimente le plan cancer du ministère de la Santé. Voici les éléments clés du panorama 2018.

  • 80 % environ des personnes touchées chaque année par le cancer reprennent une activité une fois les traitements terminés.
  • 26 % d’entre eux ont vu leurs revenus baisser 5 ans après le diagnostic de cancer.
  • 72 % des Français pensent qu’une personne guérie d’un cancer peut retrouver la même vie qu’avant.
  • 30 % d’entre eux pensent que la principale difficulté après un cancer est la réinsertion dans le monde du travail.

Rappel des droits des salariés

Les deux instituts rappellent les droits essentiels des salariés à partir de 3 questions.

  • 1. Doit-on parler de sa maladie à son employeur ? L’enquête rappelle que l’état de santé d’un salarié relève de sa vie privée. Rien ne l’oblige à communiquer des informations à son employeur qu’il soit du secteur privé comme du secteur public. La médecine du travail est tenue, elle aussi, au secret professionnel. Néanmoins, le cancer est une maladie grave qui nécessite de longs et lourds traitements et entraine une grande fatigue. La plupart des personnes concernées ressentent le besoin de s’arrêter de travailler.
  • 2. Quelles indemnités et prise en charge ? La survenue d’un cancer ouvre le droit à des indemnités journalières versées tous les 14 jours pendant 3 ans maximum et sous conditions. Le médecin traitant peut délivrer un arrêt de travail. Il établit un formulaire de « protocole de soins » avec les soins et les traitements envisagés. Ce document doit être adressé au médecin-conseil de la caisse d’assurance maladie du malade. C’est lui qui évaluera si la maladie est reconnue comme une affection de longue durée (ALD) qui donne lieu à une prise en charge des soins et des traitements à 100 %.
  • 3. Comment reprendre le travail après les traitements ? Revenir au travail est un moment clé dans la reconstruction des personnes. Il s’agit d’une étape toujours délicate car il faut gérer la fatigue, parfois les réactions de la hiérarchie et des collègues et le suivi médical. Les auteurs des études indiquent que ces difficultés peuvent être anticipées. Des réunions ont lieu dans de nombreux organismes comme des maisons des patients. Ils encouragent les personnes concernées à y participer. Au-delà, dans les entreprises, le rôle des services RH est essentiel dans les établissements qui en sont pourvus comme celui des employeurs et des encadrants de manière générale. Nul doute que les négociations prochaines sur la santé au travail aborderont ces questions.
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Sources

  • Étude VICAN 5 de l’institut national du cancer, juin 2018 et Étude sur « la répercussion du cancer dans la vie professionnelle » de l’Institut Curie : article dans le journal de l’Institut Curie, février 2019.