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De nouvelles formes d’emploi en Europe

samedi 9 mai 2015

Depuis plusieurs décennies sont apparues en Europe de nouvelles formes d’emploi, induites et liées à des évolutions économiques mais aussi sociétales qui ont profondément transformé les relations de travail employeur-employé.

  1. Un important travail de recherche européen sur ce sujet a permis de répertorier 9 grands types de nouvelles formes d’emploi, ainsi que leurs répercussions sur les conditions de travail et le marché de l’emploi.
    1. le travail à temps partagé qui est un emploi à plein temps et permanent, car le travailleur est engagé conjointement par un groupe d’employeurs afin de répondre aux besoins de plusieurs entreprises ;
    2. le partage de poste dont l’emploi à plein temps est réalisé par deux ou plusieurs travailleurs à temps partiel mis en œuvre par un employeur ;
    3. l’encadrement intérimaire, des experts sont engagés provisoirement pour la réalisation d’un projet spécifique ou la résolution d’un problème concret ;
    4. le travail occasionnel, l’employeur fait venir le salarié selon ses besoins ;
    5. le travail mobile basé sur les TIC, avec l’aide des technologies modernes ;
    6. le travail sur des chèques emploi, dans lequel la relation de travail est basée sur la rémunération de services au moyen d’un chèque acheté auprès d’un organisme agréé, qui couvre à la fois le salaire et les cotisations de sécurité sociale ;
    7. le travail réparti entre plusieurs activités, où un indépendant travaille pour un grand nombre de clients ;
    8. le travail coopératif, où une plate-forme en ligne met en relation des employeurs et des travailleurs, souvent dans le cadre de tâches de grande envergure divisées et réparties entre plusieurs travailleurs organisés en « Cloud virtuel » ;
    9. le travail collaboratif, où des travailleurs indépendants ou des microentreprises coopèrent afin de pallier des contraintes de taille et d’isolement professionnel ;

Ces travaux de recherche permettraient, selon leurs auteurs, d’identifier les formes les plus susceptibles d’être bénéfiques au marché de l’emploi, qui sont le travail à temps partagé, le partage de poste et l’encadrement intérimaire, en termes de conditions de travail, de flexibilité améliorée pour les travailleurs ou de sécurité d’emploi. En revanche le travail occasionnel serait certainement le plus désavantageux. Ils mentionnent également que le travail mobile basé sur les TIC, qui d’un côté offre autonomie, flexibilité, responsabilité, peut avoir pour principales contreparties, le stress et l’augmentation de l’intensification et la durée de travail. Quant au travail réparti entre plusieurs activités, le travail coopératif et le travail collaboratif, ils permettraient aux travailleurs indépendants d’enrichir la nature du travail.

Si la plupart de ces formes d’emploi participent à l’innovation sur le marché du travail, on constate, au niveau européen, des hétérogénéités dans l’émergence de ces nouvelles formes : les auteurs pointent le travail occasionnel et celui sur les chèques emploi comme les moins rémunérateurs et à protection sociale limitée.

En dépit d’importantes différences entre ces formes d’emploi, le concept clé commun est la flexibilité, construite par une forte demande des employeurs, de certains salariés, ou par les deux simultanément. Par ailleurs, le potentiel de création de ces emplois apparaîtrait limité, numériquement, mais potentiellement en mesure de répondre à l’accès sur le marché du travail de certains groupes particuliers de travailleurs.

La Fondation Eurofound recommande de ne pas en faire une approche générale, compte tenu de l’hétérogénéité de ces formes et conditions de travail associées, et que toute réglementation en la matière soit claire, concise et stable. Ces nouvelles formes d’emploi doivent être intégrées aux politiques de développement économique tant régional que sectoriel.


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