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Dialogue social : le moment ou jamais !

vendredi 1er septembre 2006

Gouvernement et partenaires sociaux discutent d’éventuelles réformes du dialogue social.

Equilibrer le rapport Etat/ partenaires est un des chapitres essentiels de cette question qui fait de la France une exception dans le concert européen.

De cette discussion dont tous les échanges ne sont pas publics, (et on espère que quelqu’un a pensé à en garder les minutes), on a le sentiment que la CFDT et le Medef essentiellement tiennent à ce que les partenaires sociaux gagnent davantage d’espace. Les autres semblent peu intéressés par un Etat moins envahissant dans la sphère des relations de travail. Conception héritée de la Révolution française qui considère avec suspicion les corps intermédiaires et qui fait de l’Etat le seul détenteur de l’intérêt général ? Plus probablement, trouille d’être abandonné par l’Etat tutélaire et de devoir compter sur leurs propres forces.

Le site vie-publique.fr de la documentation française propose ce mois un dossier sur ce thème du dialogue social. On peut y lire outre une chronologie et les différents rapports, un dossier sur « la régulation des relations de travail » dont les titres identifient parfaitement le problème : « L’Etat, régulateur des relations de travail » suivi de « l’Etat, acteur du développement du dialogue social », et pour terminer « l’Etat garant de la protection de la santé et de la sécurité au travail ».

La vérité sort de la bouche de l’Etat : le dialogue social est, en dernier ressort, entre les mains des pouvoirs publics. Le problème est qu’une majorité de syndicats non seulement s’en font une raison, mais qu’ils ne veulent pas que ce déséquilibre soit modifié en faveur des partenaires sociaux. Certains d’ailleurs récusent le terme même de partenaires.

Avec la croissance de l’institutionnalisation et de l’aide financière publique aux syndicats, chacun peut vivre avec sa petite rente de situation. Qui dans les collectivités locales, qui dans les grandes entreprises publiques, qui dans la fonction publique. On peut exister, parler dans les medias, réunir des militants, défiler dans la rue. Bref, croire qu’on est un acteur qui compte et le faire croire.

La réforme du dialogue social est peut être l’ultime tentative pour placer les organisations syndicales et patronales dans la cour des grands acteurs, assumant leur part dans l’évolution de la société. Si la droite réussit ce coup, chapeau ! Si CGT et FO barrent la route au changement, la cause sera entendue : l’entreprise deviendra le lieu central de la régulation avec des pouvoirs publics qui géreront de temps à autre la circulation.. Une occasion stratégique de revaloriser le syndicalisme en lui reconnaissant un rôle social et politique positif pourrait alors avoir été manquée.