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Droits des travailleurs domestiques : une convention internationale ( OIT )

jeudi 25 août 2011

Pour la première fois, les travailleurs domestiques disposent d’une convention internationale pour leur assurer des droits fondamentaux. Une avancée « historique » pour des dizaines de millions de personnes et surtout des femmes, des enfants, des migrants.

L’histoire est en train de s’écrire et Le directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia, n’a pas pesé ses mots pour saluer l’adoption de la Convention concernant le travail décent pour les salariés domestiques. Le vote, jeudi 16 juin, réunissait des représentants des États, des salariés et des employeurs lors de la 100e Conférence annuelle de l’Organisation internationale du Travail. « Un moment historique » : le Migrant Forum Asia, réseau de soutien asiatique aux travailleurs migrants, et la directrice exécutive d’ONU Femmes, Michelle Bachelet, emploient les mêmes termes.

Horaires de travail excessifs sans possibilité de repos, non-paiement du salaire, séquestration, sévices physiques et sexuels, tâches à accomplir de force et trafics de personnes...

c’est le lot de millions de salariés domestiques à travers le monde. Issu de 3 ans de négociations, le texte stipule que les personnes qui s’occupent de familles et de ménages devront disposer des mêmes droits fondamentaux que les autres travailleurs à : des horaires raisonnables ; un repos hebdomadaire d’au moins 24 heures consécutives ; une limitation des paiements en liquide ; une information claire sur les termes et les conditions d’embauche, ainsi que le respect des principes et droits fondamentaux au travail, y compris la liberté d’association et le droit à la négociation collective.

80% de femmes, des migrant(e)s, des enfants

Le BIT, se basant sur les statistiques de 117 pays, évalue le nombre de travailleurs domestiques à plus de 52 millions. Les migrant(e)s représentent une part croissante de salariés domestiques. Et ces émigrés « sont souvent exposés à de plus grands risques d’exploitation », « à cause de certaines politiques nationales qui donnent à l’employeur tout pouvoir sur le statut d’immigration du travailleur, de pratiques comme les frais d’embauche excessifs et la confiscation des passeports par les employeurs, ou encore de la barrière linguistique ». Face à cette situation, la Convention oblige les gouvernements à règlementer, à enquêter quand une plainte est déposée et à interdire les pratiques abusives.

L’heure des signatures

La Convention entrera en vigueur dès que deux Etats l’auront ratifiée. Le plus dur, sans doute, restera à faire : persuader les gouvernements de la signer, alors qu’ils n’en ont pas l’obligation.