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L’exemple finlandais

dimanche 30 janvier 2011

Après s’être engagés contractuellement à agir dans le domaine du bien-être au travail lors de la signature des derniers accords collectifs de branche, les partenaires sociaux des industries technologiques sont passés à la pratique.

Le projet « Bonnes conditions de travail - carrière plus longue » d’une durée de trois ans, doit aider les entreprises de ce secteur - 290 000 salariés - de l’économie finlandaise, à développer de bonnes pratiques en la matière. D’ores et déjà une vingtaine d’entreprises de tailles et d’activités diverses ont été sélectionnées et participent à une phase pilote.

Élaborer des méthodes pour mesurer la pénibilité et créer des outils pour améliorer les conditions de travail. Dans un contexte général de recul de l’âge de départ à la retraite et d’allongement des carrières, le bien-être au travail est devenu une problématique fondamentale. Dès lors, les objectifs fixés par les partenaires sociaux vont de la promotion du bien-être des employés, à l’aménagement des postes de travail, en passant par l’amélioration du suivi des absences pour mauvaise santé, l’allongement des carrières et le développement de bonnes pratiques de travail.

L’enjeu de la phase pilote actuellement en cours est de tester et de développer des méthodes et des outils de mesure utilisables pour la promotion du bien-être au travail. Les entreprises doivent pouvoir disposer d’outils qui leur permettent d’évaluer et de hiérarchiser leurs besoins. L’objectif à terme est de créer une méthode pour développer le bien-être au travail qui autorise la comparaison des progrès réalisés sur différents sites. Le projet comprend également un volet formation destiné à former dans chaque entreprise des spécialistes bien identifiés par les salariés et à même de prendre en charge ces questions sur le lieu de travail. La phase pilote prendra fin au terme de l’année 2011. En 2012, le projet sera étendu à une centaine d’entreprises.

La possibilité de résultats rapides et la perspective d’une meilleure productivité. « La qualité de l’encadrement est la meilleure garantie du bien-être au travail. Le cadre ou le chef d’équipe est bien placé pour voir les connexions entre le travail, les employés et l’entreprise et pour prendre la mesure de l’ensemble qu’ils constituent », explique Juhani Ilmarinen, expert international des questions de travail et par ailleurs un des responsables du projet. M. Ilmarinen souhaite que l’on porte prioritairement les efforts sur les employés qui ne se sentent pas bien. Dans les petites et moyennes entreprises, leur proportion s’élèverait jusqu’à 40% des effectifs. Il considère que sur cette question il serait possible d’obtenir de bons résultats rapidement.

Le projet est le fruit d’un dialogue suivi entre syndicats et patronat sur cette question. Du côté syndical, on justifie l’engagement dans ce projet en évoquant explicitement l’allongement des carrières par le souci de faire comprendre aux chefs d’entreprise la réalité de la pénibilité. Du côté patronal, on rappelle que l’amélioration de la qualité de vie au travail n’est pas sans conséquence sur les bénéfices des entreprises, ce que souligne Risto Alanko, vice-président de la Fédération des industries technologiques : « Le bien-être au travail est un but en soi. Mais il faut aussi reconnaître ses effets positifs sur la compétitivité et les profits ». Des études ont effectivement montré que l’amélioration du bien-être au travail est un investissement rentable. Les entreprises qui se sont lancées dans cette quête ont récupéré, en gain de productivité notamment, jusqu’à trois fois le coût des programmes qu’elles avaient mis en place.


PS :

Avec l’autorisation de Planet Labor, 28 janvier 2011, nº110065 – www.planetlabor.com