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L’impact des comportements hostiles au travail

samedi 4 octobre 2014

22 % des salariés déclarent que, dans le cadre de leur travail, ils sont confrontés systématiquement à un ou des comportements hostiles, au même niveau pour les hommes et les femmes, d’après l’enquête Sumer (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) de 2010. C’est en forte augmentation puisqu’en 2003, ils n’étaient que 17 %, soit 1,2 million de salariés de plus en 7 ans.

Ceux-ci peuvent prendre la forme :

 de dénis de reconnaissance du travail (on critique injustement mon travail, on me donne du travail inutile ou dégradant, on sabote mon travail), pour 52 % des personnes qui ont vécu des comportements hostiles, davantage cités par les hommes,

 de marques de mépris (on m’ignore, on fait comme si je n’étais pas là, on m’empêche de m’exprimer, on me ridiculise en public), pour 35,9 %, comportements plus souvent évoqués par les femmes,

 ou, plus rarement, d’atteintes dégradantes (on laisse entendre que je suis mentalement dérangé, on me dit des choses dégradantes, ou obscènes, des propositions sexuelles persistantes), pour 11,7 % d’entre eux, hommes ou femmes au même niveau.

Ils émanent à 86 % des membres du collectif de travail (collègues ou hiérarchie), pour les autres il s’agit des clients, usagers ou patients. Les employés de commerce et de services, les fonctionnaires et agents à statut, les jeunes et les salariés étrangers ressortissants de pays hors de l’Union européenne se déclarent plus souvent touchés que la moyenne. Le secteur de l’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution est particulièrement touché (26 %) ainsi que le secteur du transport ; l’agriculture et la construction sont beaucoup moins touchés.

Les comportements hostiles sont moins fréquents dans les petits établissements (16 % dans les moins de 10), mais apparaissent plus fréquents dans les établissements de plus de 200 salariés. Ils sont plus souvent développés quand l’organisation du travail est marquée par des horaires atypiques, ou par des dysfonctionnements, en particulier le manque de moyens pour effectuer correctement son travail, le manque d’autonomie, et l’intensité du travail, également quand il y a travail en équipes.

Les salariés concernés par ces comportements se déclarent plus souvent en mauvaise santé (31 %), ont davantage d’accidents du travail (11 % contre 7 % des autres) et sont plus souvent absents de leur travail (26 % ont au moins 5 jours d’arrêt maladie) que l’ensemble des salariés.

Un vrai dossier à traiter collectivement, par les syndicats et les élus du personnel.


voir le rapport sur le site du ministère