samedi 22 juin 2019
Le 14ème Congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES) a eu lieu à Vienne, en Autriche, du 21 au 24 mai 2019. Le lieu, comme la date, étaient particulièrement opportuns. Un congrès en Autriche, dirigée par un parti populiste et d’extrême-droite et alors que se déroulaient les élections européennes dans tous les pays de l’Union. L’avenir de l’Europe et de la démocratie occupait les esprits des 600 délégués représentant quelques 45 millions de travailleurs, 90 organisations syndicales nationales affiliées de 38 pays. Ils ont réaffirmé leur volonté de bâtir un nouveau contrat social européen, garantissant une Europe plus égalitaire et offrant de réelles opportunités pour l’ensemble des travailleurs.
Une prise de position pour la démocratie et le social
« La démocratie européenne est en danger. L’Union européenne semble avoir perdu son âme sociale, a lancé le secrétaire général de la CES, Luca Visentini, dans son discours d’introduction. Il a souligné « que le chômage, les inégalités, la pauvreté et l’exclusion sociale ont résolument affecté la confiance des travailleurs dans l’avenir », rajoutant « L’Union européenne ne survivra que si elle est capable de proposer des résultats concrets, qui améliorent la vie des citoyens ».
Aller plus loin que la mandature passée
Même si la mandature passée fut marquée par l’adoption du Socle européen des droits sociaux, au sommet de Göteborg en novembre 2017 et sa traduction concrète à travers plusieurs initiatives et législations européennes, la révision de la directive sur les travailleurs détachés, la création de l’autorité européenne du travail ou la directive sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle, l’ensemble des délégués a souhaité une accélération sur les droits sociaux, les conditions de travail et la protection sociale pour l’ensemble des salariés européens.
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Un nouveau manifeste « le Manifeste de Vienne » et un programme d’action pour 2019-2023 sur le thème « Une meilleure Europe pour les travailleurs » ont été adoptés
La CES réclamera l’adoption des axes politiques approuvés au congrès au nouveau Parlement européen et à la nouvelle Commission. En voici les principaux :
Une nouvelle équipe de direction élue
Luca Visentini a été réélu avec 76,6 % des voix.au poste de Secrétaire général et Laurent Berger (Secrétaire général de la CFDT) élu avec 95,9 % des voix, Président de la CES. C’est une première pour un syndicaliste français.
Luca Visentini avait été élu Secrétaire général en 2015 lors du précédent Congrès de la CES à Paris. Avant cela, il avait, depuis 2011, été Secrétaire confédéral de la CES et membre du syndicat italien UIL depuis 1989.
Des exigences pour le futur Parlement et la future Commission, il n’y a pas de temps à perdre
Si la CES se satisfait du niveau relativement élevé de participation aux élections et du fait que les partis nationalistes et d’extrême droite n’ont pas réalisé la percée significative qu’ils espéraient, elle pose toutefois la question de savoir ce que fera cette nouvelle majorité. « Il n’y a pas de temps à perdre. Les partis démocratiques doivent veiller à ce que la transition soit aussi brève que possible et se tourner vers les partenaires sociaux et la société civile pour contribuer à remettre l’UE sur le bonne voie » a déclaré solennellement le Secrétaire général.
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