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La faim dans le monde recule, mais 805 millions de personnes souffrent encore de sous-alimentation chronique

mercredi 1er juillet 2015

La FAO (organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) vient de présenter l’édition 2014 de L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde. Ses dernières estimations montrent que l’on continue de progresser dans la lutte contre la faim. Depuis plusieurs années, la FAO œuvre pour une meilleure articulation des politiques de développement et de protection sociale.

Le rapport sur L’état de l’insécurité alimentaire décrit les progrès accomplis en vue de la réalisation des cibles de lutte contre la faim fixées dans les « Objectifs du Millénaire pour le développement » (OMD) de l’ONU et lors du Sommet mondial de l’alimentation.

Un engagement politique soutenu au plus haut niveau est indispensable pour parvenir à l’éradication de la faim. Le rapport de cette année examine tout particulièrement l’environnement favorable à la sécurité alimentaire et à la nutrition, qui reflète l’engagement et les capacités des États dans quatre dimensions : les politiques, les programmes et les cadres juridiques ; la mobilisation des ressources humaines et financières ; les mécanismes de coordination et les partenariats ; et la prise de décisions fondées sur des données probantes.

Les principaux enseignements de l’enquête

  • Les dernières estimations de la FAO montrent que l’on continue de progresser dans la lutte contre la faim dans le monde : on estime qu’environ 805 millions de personnes étaient en situation de sous-alimentation chronique en 2012-2014, soit une diminution de plus de 100 millions de personnes sur la dernière décennie et 209 millions de personnes de moins qu’en 1990-1992.
  • Depuis 1990-1992, 63 pays ont atteint la cible de l’OMD 1 concernant la faim. Parmi ces 63 pays en développement, 11 pays affichaient déjà un taux de sous-alimentation inférieur à 5 pour cent (limite méthodologique garantissant la pertinence des résultats différents de zéro) en 1990-1992 et ils ont réussi à se maintenir dans cet intervalle.
  • Les chiffres montrent que le premier objectif du Millénaire pour le développement (OMD 1) – à savoir réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de sous-alimentation dans les pays en développement d’ici à 2015 – est à notre portée.
  • Même si, globalement, la situation s’est améliorée, des écarts importants persistent entre les régions. Globalement, c’est la région de l’Amérique latine et des Caraïbes qui a le plus progressé en matière de sécurité alimentaire ; l’Afrique subsaharienne et l’Asie de l’ouest, touchées par des catastrophes naturelles et des conflits, ont obtenu des résultats plus modestes.
  • La réduction de la faim appelle une approche intégrée, qui comprend les éléments suivants : des investissements publics et privés propres à améliorer la productivité agricole ; un meilleur accès aux intrants, aux terres, aux services, aux technologies et aux marchés ; des mesures favorables au développement rural ; des mesures de protection sociale pour les personnes les plus vulnérables, notamment le renforcement de la résistance de ces personnes face aux conflits et aux catastrophes naturelles ; des programmes de nutrition spécifiques destinés à pallier les carences en micronutriments chez les mères et les enfants de moins de cinq ans.

La FAO et la protection sociale

Pour la FAO, les systèmes de protection sociale ne doivent pas être considérés comme des « poids morts » pour les budgets. Les interventions effectuées dans le domaine de la protection sociale, lorsqu’elles sont bien conçues, sont utiles pour la croissance. En empêchant la dégradation des ressources et en réduisant, chez les pauvres, le risque personnel que comporte l’investissement, la protection sociale peut être une stratégie au service des pauvres et de la croissance où chacun est gagnant.

La FAO définit la protection sociale comme un ensemble de mécanismes institutionnels visant à lutter contre la pauvreté et la vulnérabilité grâce à l’assistance sociale, l’assurance sociale et l’intégration sociale. La mise en œuvre des politiques et programmes de protection sociale suivant une approche fondée sur les droits est non seulement juste sur le plan moral et juridique, mais aussi de nature à améliorer les résultats en matière de sécurité alimentaire.


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