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La qualité de vie au travail : pour qui, pourquoi, comment ?

mercredi 30 décembre 2015

Le Baromètre de l’entreprise responsable 2015, présentée en octobre, dévoile que les conditions de travail, à 42 %, sont la thématique prioritaire en matière de Responsabilité Sociétale et Environnementale dans l’entreprise, bien loin devant l’environnement (13 %). Alors que certaines nuisances au travail se dégradent et que se confirme une fracture générationnelle, au détriment des seniors, la qualité de vie au travail est un concept en marche.

Certaines nuisances au travail se dégradent

Année après année, l’aménagement des bureaux reste cité comme un facteur de bien-être, d’efficacité et de motivation, voire de santé physique : 9 actifs sur 10 considèrent que leur espace de travail a un impact sur leur état général, or c’est là que le bât blesse puisque ces mêmes salariés confient que les nuisances sonores sont en forte hausse selon le baromètre Actineo-CSA.

Près de 6 actifs sur 10 déplorent les nuisances causées par leurs collègues (conversations téléphoniques, rangements bruyants, sonneries diverses, réunions spontanées dans les couloirs etc.) alors qu’ils n’étaient que 3 sur 10 en 2011. 51 % se disent gênés par des problèmes de climatisation (phénomène de chaud et froid), une proportion de mécontents qui a doublé par rapport à l’enquête 2011. La moitié des salariés évoquent également des problèmes d’attention liés à la circulation constante dans les bureaux, mais aussi aux abords des espaces vitrés de réunion. Sont également citées les nuisances liées au bruit dégagé par les appareils, aux ondes électromagnétiques et aux éclairages inappropriés.

Une fracture générationnelle ?

La 10ème édition du baromètre Edenred-Ipsos sur le bien-être et la motivation des salariés européens s’est intéressée aux salariés seniors en mesurant leur bien-être et leur motivation au travail. Il ressort de cette enquête que le bien-être en fin de carrière ne revêt pas la même réalité pour tous : les salariés français comptent ainsi parmi les moins épanouis en Europe, loin de leurs collègues des pays du Nord où un « modèle » semble se distinguer. En France, seuls 39% des 55 ans et plus se disent « souvent heureux au travail », alors qu’ils sont 47% chez les moins de 25 ans.

La qualité de vie au travail est également pointée du doigt par les salariés seniors français : sur une échelle de 1 à 10, seuls 29% lui attribuent une note entre 8 et 10, contre 42% en moyenne en Europe. Ils regrettent un manque de considération de la part de leur hiérarchie, que trop peu d’actions favorisent la transmission et le renouvellement de compétences et une gestion des talents peu efficace.

La qualité de vie au travail, un concept en marche

C’est un terme qui s’est installé dans le paysage social depuis la réforme de la formation professionnelle et du dialogue social (la loi du 5 mars 2014). La qualité de vie au travail (QVT) intervient lorsque l’on parle d’employabilité, de dialogue social, de mobilité, de bien-être au travail et de gestion des emplois et des compétences. Elle se confronte parfois à la réalité de l’équilibre vie privée/vie professionnelle.
La demande des salariés est importante dans ce domaine et confirmé on l’a vu par de nombreuses enquêtes et baromètres. Voilà pourquoi beaucoup d’entreprises mettent en place toute une batterie d’outils.

  • La Proposition de Valeur Employés, la PVE, un terme tout droit venu d’outre-Atlantique (EVP, Employee value proposition).

On entend par PVE, tout ce que l’entreprise peut proposer à ses collaborateurs. Charte sur l’équilibre temps de vie et parentalité, accord sur le temps de travail ou plan d’épargne entreprise, en sont quelques exemples. Avec l’idée que plus on propose d’avantages, plus l’entreprise fidélise ses salariés, avec, derrière tout cela, l’objectif de les rendre performants.

  • La place de la "RSE"

Au-delà de l’environnement, c’est sur le plan de l’engagement sociétal que la RSE peut apporter à la qualité de vie au travail. C’est le cas en matière de diversité (Charte sur la diversité, égalité des droits, égalité homme-femmes) et de handicap. La QVT, c’est aussi savoir qu’on appartient à une entreprise qui accueille tous les profils, professionnels, culturels, humains, une entreprise ouverte, enrichie et enrichissante, et en phase avec son époque.
Mais c’est aussi le cas avec l’engagement des salariés. Pour les collaborateurs, l’engagement représente la participation à des causes ou des actions en dehors du travail. Si certaines sont mises en place par l’entreprise elle-même, d’autres sont souvent à l’initiative des salariés et traduisent leurs convictions. Quand l’entreprise encourage ce genre d’action, permet au salarié de dégager du temps, alors cela peut-être une source de bien-être, d’accomplissement personnel et de qualité de vie au travail.

  • Des politiques RH à la hauteur

Si on poursuit sur la question de l’emploi des seniors par exemple, des pays comme la Suède, la Finlande et les Pays-Bas ont réussi à obtenir ou à maintenir un taux d’emploi des seniors élevé. Ceci peut notamment s’expliquer par une politique sociale particulièrement « volontariste » visant à augmenter les emplois disponibles et à encourager le prolongement des carrières avec des mesures telles que les incitations fiscales, l’amélioration des conditions de travail et des possibilités de formation, la refonte des carrières, la lutte contre les discriminations liées à l’âge…

La question de l’allongement de la vie professionnelle est un enjeu majeur de la gestion des ressources humaines en Europe et donc de la qualité de vie au travail. Au-delà des seniors, tous les salariés ont à y gagner.

  • La marque employeur

Toutes ces actions cumulées, PVE et RSE, forment un pilier en interne pour développer la qualité de vie, mais elles se fédèrent aussi en externe autour de la marque employeur.

La marque employeur constitue un enjeu crucial pour l’entreprise, mais aussi pour les salariés. Elle est le moyen de regrouper autour des valeurs d’entreprise et elle permet de définir des valeurs, de formaliser le bien vivre ensemble. On comprend ici le rôle central de la maîtrise d’une bonne communication.


Sources