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Le déficit public français à la fin 2013

mercredi 4 juin 2014

Une première estimation opérée par l’INSEE évalue le déficit public notifié à la Commission européenne à 4,3 % du PIB (soit - 87, 6 milliards) au lieu des 3,9 % promis.

En % du PIB
2010201120122013
Déficit public - 7 - 5,2 - 4,9 - 4,3
Dette publique 82,7 86,2 90 ,6 93,5
Prélèvements obligatoires 42,6 43,8 45 45,9

En conséquence, même si l’ampleur du déficit budgétaire baisse régulièrement, la dette publique continue d’augmenter et atteint 93,5 % du PIB (contre 82,7 % en 2010). Elle progresse de 1841 à 1 925 milliards d’euros (dont 1 531 pour l’Etat et les organismes d’administration centrale, 182 pour les administrations publiques locales, 212 pour la sécurité sociale). Les intérêts (51 milliards) diminuent d’une année sur l’autre, grâce à la baisse des taux d’intérêts et de l’inflation.

En milliards d’euros
Dette publique totale 1 925
Etat et organismes 1 531
Administrations publiques locales 182
Administrations de sécurité sociale 212

La réduction du déficit provient surtout de l’Etat et des organismes d’administration centrale (- 16 milliards), à la marge des administrations de sécurité sociale, tandis que les déficits des administrations publiques locales se creusent de plus de 9 milliards.

Les prélèvements obligatoires ont augmenté de 3,3 points depuis 2010.
L’importante défaite de la majorité politique aux élections municipales - due pour une part à la hausse des prélèvements obligatoires - rend à l’évidence la tâche de diminution des déficits encore plus ardue pour le nouveau gouvernement. Tâche d’autant plus difficile que les rentrées fiscales (284 milliards d’euros) en 2013, selon la Cour des Comptes, ont été inférieures de près de 15 milliards aux prévisions et qu’on peut craindre des incertitudes analogues en 2014.

Une réduction plus importante et plus rapide des dépenses de toutes les administrations publiques est pourtant incontournable pour tenir l’engagement pris de ramener les déficits en deçà de 3 % du PIB, d’ici la fin 2015. On connaît les orientations retenues par le gouvernement et résumées dans le Programme de stabilité 2014-2017, approuvé par le Parlement et communiqué à la Commission européenne.

http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/fichiers_joints/programme-stabilite2014.pdf

La Commission européenne vient de faire connaître son avis : ni délai supplémentaire après les deux ans déjà accordés à la France, ni sanction pour non respect de la trajectoire définie. Elle reconnaît les efforts de réformes engagés, mais exprime son doute de la pleine efficacité des dispositions annoncées - tout dépendra de la mise en œuvre et du taux de croissance réalisé – pour atteindre en 2015 un déficit public à 3 %. Elle accorde ainsi le bénéfice du doute à la France pour 2014, mais réclame un effort accru de baisse des dépenses publiques pour 2014 et 2015, évoquant le coût du travail, la charge fiscale, la maîtrise de la dette et la réforme des retraites insuffisante sur les régimes spéciaux. La commission rappelle qu’il n’y a plus que 8 pays de la zone euro à ne pas respecter le pacte de stabilité, contre 17 en 2012.