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Le nombre de jeunes décrocheurs qui ont quitté le système scolaire sans diplôme ni qualification est en baisse.

samedi 26 novembre 2016

Enfin, le décrochage scolaire est en baisse. La ministre de l’Éducation nationale vient de l’annoncer lors d’un point d’étape du plan « tous mobilisés pour vaincre le décrochage ». C’est un grand progrès tant les chiffres élevés signaient une des plus mauvaises performances du système éducatif français. À ce jour, le taux des 18-24 ans sortant sans diplôme ni solution est de 9,2%. Il est inférieur à celui de l’Allemagne (10,1%), du Royaume-Uni (10,8%) et à la moyenne UE (11%).

Le décrochage : un problème grave

Pour les jeunes concernés, cette situation est source de difficultés sociales et économiques majeures. En effet, le décrochage génère l’exclusion en rendant difficile l’insertion dans le monde du travail, le chômage et la précarité. Les experts estiment qu’il engendre un coût économique important pour la société (estimé à 230 000 euros par personne tout au long de sa vie). Le milieu social est un élément clé pour expliquer cette situation. Un enfant de milieu ouvrier a quatre fois plus de risque de décrocher qu’un enfant de cadre. Les garçons sont davantage concernés que les filles. Le collège est le maillon faible du système.

Les chiffres

Alors qu’ils étaient entre 135 000 et 140 000 en 2012, ils ne sont plus que 107 000 décrocheurs en 2015 et les prévisions du ministère indiquent que ce chiffre sera de 98 000 en 2016. La ministre a souligné qu’« après des années passées à avoir le sentiment que nos efforts ne parvenaient qu’à contenir la vague, mais non à inverser la tendance, nous progressons, grâce à l’implication de tous dans la prise en charge des jeunes sortis sans qualification ».

Une politique européenne et nationale

L’impulsion est venue de l’Union Européenne qui fixe comme objectif aux États membres, en 2009, de ramener la proportion de jeunes de 18 à 24 ans ayant quitté l’école prématurément sous la barre des 10 % d’ici à 2020.

Le résultat positif d’aujourd’hui est la combinaison de différents dispositifs mis en œuvre par le gouvernement, les partenaires sociaux et certaines entreprises.

En 2013, le gouvernement met en place un dispositif pour recenser les places disponibles dans les différentes formations et propose une solution à chaque jeune – jusqu’à l’instauration, en 2014, d’un « droit au retour en formation » auquel ont participé les partenaires sociaux lors de différentes négociations.

Le plan de Najat Vallaud-Belkacem, lancé en novembre 2014, a permis de rajouter des fonds supplémentaires à cette politique (50 millions d’euros de plus par an). Dans les établissements scolaires, des référents « décrochage » ont été désignés et des formations sur la prévention du décrochage sont organisées. De nouvelles structures de retour à l’école, dont les « micro-lycées », ont été ouvertes.

En janvier 2015, à la suite des attentats contre Charlie Hebdo, François Hollande avait annoncé la mise en place d’un service national volontaire. Ce service à l’adresse des 17-25 ans, alternant formations militaire, scolaire et professionnelle a été lancé à la rentrée 2015.

Enfin, de nouvelles mesures sont entrées en vigueur cette année. Comme la possibilité généralisée pour des jeunes en voie de décrochage de faire une pause, dans le cadre d’un stage en entreprise ou d’un service civique, puis de reprendre leur scolarité. Ou encore le droit pour les recalés au baccalauréat, au brevet de technicien ou au CAP, de redoubler une fois dans leur établissement en conservant leurs acquis.

Un enjeu politique

En attendant un bilan définitif du quinquennat, et alors que le Président de la République avait affiché une priorité pour les jeunes, on peut faire le constat d’une tendance à la baisse pour le décrochage scolaire qui est passé sous le seuil européen de 10 %.


Sources :