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La hausse du travail de nuit

mercredi 17 septembre 2014

Le travail de nuit se développe depuis 1991 et ce, essentiellement dans le tertiaire.

En effet en 2012, 3,5 millions de personnes travaillaient la nuit (travail défini entre 0 h et 5 h pour l’étude), habituellement (7,4%) ou occasionnellement (8%), ce qui représente au total 15,4 % des salariés. 21,5 % des hommes et 9,3 % des femmes salariés travaillent la nuit. C’est 1 million de plus qu’en 1991 (2,4 millions). En terme de progression, celle-ci est essentiellement due au travail habituel de nuit qui a plus que doublé.

Cette évolution concerne particulièrement les femmes, et ce sont globalement les intérimaires (aussi souvent les femmes que les hommes), les hommes trentenaires et les femmes de moins de 30 ans qui sont concernés. Le nombre de femmes a doublé depuis 1991, avec une progression continue dans l’industrie (où les hommes sont pourtant toujours majoritaires), en réponse aussi au changement de réglementation de 2001 leur permettant de travailler la nuit et ce conformément à une directive européenne de 1976.

Cette progression est portée par le secteur tertiaire, avec notamment 30 % salariés de la fonction publique, et 42 % des salariés des entreprises privées des services. Pour ces travailleurs de nuit, peu d’écart est constaté entre les CDD et CDI ; en revanche le travail de nuit concerne peu les apprentis, stagiaires, ou contrats aidés (de l’ordre de 5 %).

Les familles professionnelles les plus concernées sont les conducteurs de véhicules et les salariés de l’armée, de la police et des pompiers qui concentrent le plus grand nombre de travailleurs de nuit avec une très forte présence d’hommes, alors que 90 % des emplois d’infirmières, aides-soignantes, sages-femmes sont occupés par des femmes ; à noter également les ouvriers qualifiés des industries de process.
Percevant une rémunération plus élevée, les salariés concernés déclarent des conditions de travail nettement plus difficiles que les autres salariés notamment de pénibilité physique, émotionnelle, de contraintes de vigilance, et de risques de blessure ou d’accident. Intéressés par une rémunération plus élevée, les impacts négatifs sur leur santé notamment à court et long terme sont confirmés par une étude réalisée par la Fondation Européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (notamment troubles du sommeil, digestifs, cardiovasculaires…), provoquant une dégradation du bien-être et de l’insertion sociale.

Une rapide revue du travail de nuit dans 9 pays européens (Eurostat), fait apparaitre que la France, l’Espagne et les Pays Bas ont connu une progression du travail de nuit, au contraire du Royaume-Uni qui avait en 1997 25 % de travailleurs de nuit et connait une forte diminution notamment en 2012. Dans ces 9 pays étudiés (le Royaume-Uni, l’Espagne, le Danemark, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, la Suède, la France), les femmes travaillent beaucoup moins souvent de nuit que les hommes, le rapport homme/femme pour le travail de nuit varie d’un pays à l’autre : en 2012 il est de 2,2 en France et 1,4 en Suède.


Source DARES :
http://bit.ly/XDqD0s


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