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Le travail en horaires atypiques

samedi 30 mars 2019

Travailler le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche en horaire dits « atypiques », en comparaison des horaires standard en journée du lundi au vendredi, n’est pas une situation marginale. En France en 2017, 44 % des salariés (10,4 millions de personnes) sont au cours d’un mois soumis à au moins un horaire de travail atypique sur leur lieu de travail, à leur domicile ou ailleurs (35 % des salariés travaillent le samedi). Les horaires atypiques concernent plus les hommes et les moins âgés. Ils se concentrent dans certains métiers et certains secteurs d’activité.

Quels sont les horaires atypiques les plus utilisés ?
Le travail le samedi est l’horaire atypique le plus fréquent. Au cours du mois observé, il concerne en effet 35 % des salariés, soit 8,3 millions de personnes. Le travail le soir occupe, lui, la deuxième place avec 23 % des salariés (soit 5,5 millions), devant le travail le dimanche qui mobilise 19 % des salariés (soit 4,6 millions) Enfin, le travail la nuit est l’horaire atypique le moins fréquent, puisqu’il concerne 9 % des salariés (soit 2,2 millions).

Les horaires atypiques sont concentrés sur certains métiers marqués par une moindre mixité.
Parmi les familles professionnelles qui regroupent les plus gros effectifs de salariés soumis aux horaires atypiques au cours des quatre semaines de référence :

  • Les infirmiers, les sages-femmes, les aides-soignants, les vendeurs, les caissiers, les agents d’entretien, les aides à domicile et les aides ménagères sont des métiers où la présence féminine domine.
  • À l’inverse, les militaires, les policiers, les pompiers, les agents de gardiennage, les conducteurs de véhicules, les cuisiniers, les bouchers, les charcutiers et les boulangers sont des métiers à forte présence masculine.

Les horaires atypiques concernent légèrement plus les hommes que les femmes (44,2 % des hommes contre 43,0 % des femmes).
Les hommes travaillent plus souvent le soir et la nuit. Sur le mois considéré, 26 % des hommes travaillent le soir et 13 % la nuit, contre respectivement 21 % et 6 % des femmes. Les femmes sont davantage concernées par le travail le samedi, mais cela s’explique par un effet de structure (âge, profession, etc.) : toutes choses égales par ailleurs, ce sont là encore les hommes qui sont le plus soumis à des contraintes professionnelles le samedi.

Les horaires tardifs (soir et nuit), varient en fonction de l’âge, du statut familial, de la catégorie socio-professionnelle :

  • Ils sont plus élevés aux âges intermédiaires, ils déclinent à partir de 50 ans chez les hommes et de manière plus progressive chez les femmes. Le travail le samedi et le travail le dimanche sont particulièrement élevés chez les moins de 30 ans. Les jeunes travaillent plus souvent hors des horaires standards, même lorsqu’on tient compte des autres caractéristiques, et notamment de la profession.
  • Les personnes seules travaillent plus le soir, la nuit ou le week-end, même en tenant compte de la profession.
  • Les cadres ont des journées de travail plus longues, ils travaillent davantage le soir, les ouvriers davantage la nuit et avec des horaires habituels alternés. Les ouvriers qualifiés travaillent plus en horaires tardifs que les ouvriers non qualifiés (21 % contre 17 % le soir et 15 % contre 10 % la nuit). Les employés sont plus concernés par le travail le week-end : 45 % le samedi, 25 % le dimanche, et par des horaires habituels variables d’une semaine sur l’autre (22 %). Les employés non qualifiés travaillent plus le week-end que les employés qualifiés, 48 % contre 43 % le samedi et 29 % contre 22 % le dimanche.

La fonction publique et le secteur tertiaire utilisent largement des horaires atypiques

  • Dans la fonction publique, les salariés assurent notamment la continuité de la vie sociale, la permanence des services de soins, la protection et la sécurité des personnes et des biens.
  • Dans le secteur privé, le travail le samedi est courant dans le secteur tertiaire (5,2 millions de salariés concernés), alors que le travail de nuit l’est dans l’industrie (440 000 salariés concernés). Le travail de nuit n’est plus une spécificité masculine depuis 2001 (7 % des femmes contre 17 % des hommes et 15 % des ouvrières contre 24 % des ouvriers sont concernées par le travail de nuit).

Les salariés à temps partiel sont autant exposés aux horaires atypiques que les salariés à temps complet.
Les salariés à temps partiel travaillent plus le samedi (37 %) et les salariés à temps complet, plus le soir et la nuit (respectivement 25 % et 10 %).

Les salariés soumis à au moins un horaire atypique ont une organisation de leurs horaires de travail plus contraignante dans leur organisation quotidienne (journée morcelée, manque d’heures de repos consécutives au cours de la semaine, travail au-delà de l’horaire prévu, appels en dehors des horaires de travail…).

Les salariés subissant ces horaires sont astreints à une plus grande flexibilité pour concilier temps de travail et temps hors travail.
Leurs entourages se plaignent de leur manque de disponibilité. Leurs horaires ne s’accordent pas avec leurs engagements sociaux et familiaux en dehors de leur travail.

Malgré un renforcement de la législation concernant le travail aux horaires atypiques, il existe dans bien des cas une interprétation laxiste de certaines obligations (compensation financière, repos compensateur, modifications de l’organisation du travail, contreparties sociales). Ce comportement des employeurs a, sur le long terme, des conséquences nuisibles sur la santé et la vie des salariés concernés.

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