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Les salariés face à l’évolution des métiers

samedi 26 mai 2018

Les experts estiment que plus de 50 % des métiers vont être profondément transformés d’ici 5 ans. Dans un contexte de chômage de masse, les salariés ont-ils suffisamment conscience de la nécessité de se former pour rester employable ? Disposent-ils d’un bon niveau d’information tant sur leur secteur d’activité que sur l’évolution de leur cadre de travail ? Les entreprises anticipent-elles les transformations à venir ? Du 8 au 12 mars 2018, une enquête a été réalisée par BPI groupe (sondage BVA), par Internet, auprès d’un échantillon de 1 000 salariés représentatif [1] de la population française salariée âgée de 15 ans et plus. Quels sont les principaux enseignements ?

À la question, dans les 3 ans à venir vous sentez-vous exposé à un risque de perte d’emploi ? : 12 % oui tout à fait, 23 % oui plutôt, 46 % non pas vraiment, 19 % non pas du tout. Si un salarié sur trois se sent exposé à un risque de perte d’emploi, 35 % le craignent pour les trois prochaines années.

  • On observe que certaines populations se sentent significativement plus vulnérables que d’autres. C’est le cas des salariés des TPE (50 % se sentent exposés), des salariés du privé (40 %), des ouvriers (39 %) et des 40-49 ans (37 %). À l’inverse, le sentiment d’être exposé à un risque de perte d’emploi est moins élevé que la moyenne chez les cadres (33 %), les salariés âgés de 50 ans et plus (31 %), les Franciliens (30 %) et surtout dans le secteur public (20 %).

Le contexte de mutations professionnelles est ressenti mais les salariés sont inégalement préparés à y faire face : 65 % ne se sentent pas exposés.

À la question, les compétences nécessaires pour réaliser votre travail d’ici 3 ans vont : beaucoup évoluer pour 22 %, vont peu évoluer 55 %, ne vont pas évoluer 23 %.

  • Ces mutations à venir des compétences attendues sont ressenties de façon encore plus intense par les cadres (89 %), les salariés les plus jeunes (85 % pour les 15-29 ans), les Franciliens (82 %), ceux travaillant dans des entreprises de 500 salariés et plus (80 %) et les salariés du tertiaire (78 %). Seuls 70 % des salariés âgés de 50 ans et plus anticipent par contre ces évolutions de compétences, tout comme 70 % des salariés de l’industrie et 65 % des ouvriers.

Les transformations des métiers sont fortement perçues par 77 % des salariés français qui considèrent que les compétences nécessaires pour réaliser leur travail d’ici 3 ans vont évoluer.

À la question, plusieurs métiers vont disparaître ou vont fortement évoluer dans les prochaines années. Vous sentez-vous bien préparé aux évolutions à venir de votre métier ? 11 % oui tout à fait, 43 % oui plutôt, 31 % non plutôt pas, 6 % non, pas du tout, 9 % je ne me sens pas concerné.

  • Parmi les populations au sein desquelles le sentiment d’être bien préparé aux évolutions à venir est le plus bas, on trouve les ouvriers (47 %) et les salariés du public (49 %) mais aussi les femmes (52 %) et les salariés de l’industrie (51 %). Plus confiants, les moins de 30 ans (68 %), les cadres (63 %), les salariés du privé (56 %) et du tertiaire (55 %) expriment plus que la moyenne le sentiment d’être bien préparés aux évolutions à venir de leur métier.

Dans ce contexte, seul 1 salarié sur 2 (54 %), se sent bien préparé aux évolutions à venir de son métier.

À la question, au cours de l’année écoulée, votre entreprise vous a-t-elle proposé de suivre une formation pour vous préparer aux évolutions de votre métier ? Oui pour 31 % des salariés, non pour 69 %.

  • Parmi les salariés auxquels on a le moins proposé de formation pour faire face aux évolutions de leur métier, on trouve les salariés les plus âgés, les ouvriers, les salariés des TPE ainsi que ceux du secteur privé et de l’industrie. En termes de profils, les salariés âgés de 15 à 29 ans (42 %), les managers (38 %), les employés (37 %) et les salariés du secteur public (35 %) se sont vus davantage proposer une action de formation que les salariés de TPE (25 %), ceux du secteur privé (29 %), de l’industrie (28 %), les non-managers (27 %), les salariés de plus de 50 ans (21 %) et les ouvriers (20 %).

Un tiers des salariés se sont vu proposer de suivre une formation pour se préparer aux évolutions de leur métier.

Face à l’inertie et aux manques d’anticipation des employeurs et des salariés, les experts de BPI group proposent de sensibiliser l’entreprise et les salariés à l’importance de l’employabilité.

  • Donner de la visibilité aux salariés sur leur niveau d’employabilité, via des outils de mesure tant collectifs qu’individuels. Leur permettre d’être proactifs de leur employabilité par l’auto déclaration des compétences à l’aide d’outils digitaux sémantiques qui permettent au salarié de traduire ses expériences en compétences objectives et opérationnelles.
  • Permettre aux collaborateurs de connaître le champ des possibles et des dynamiques d’emploi au sein de l’entreprise comme au sein de leur bassin d’emploi :
    • Quels sont les métiers leur étant accessibles et quels sont les métiers de demain ?
    • Quel est leur socle de compétences qui servira de base à leur futur métier ?
  • Définir des socles minimums de compétences permettant de s’adapter dans des environnements en mutation permanente.
  • Utiliser la formation sous toutes ses formes : digital, présentiel, sans oublier les techniques du gaming pour faciliter l’apprentissage.
  • Mettre en place une auto-évaluation systématique des compétences en amont de la formation, puis mesurer les progrès à 3 et 6 mois et permettre de les certifier.
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Passer de la promesse employeur de « l’emploi à vie » à celle de « l’employabilité à vie » dans l’entreprise ou hors de celle-ci : comme l’entreprise ne peut plus garantir un métier à vie, elle doit s’engager à développer l’employabilité des salariés pour leur permettre de vivre des aventures professionnelles plurielles et diversifiées, notamment au travers de programmes de mobilités internes. Le salarié, quant à lui, doit modifier son paradigme : au droit à l’employabilité ajouter le devoir d’employabilité.
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Référence


Notes :

[1La représentativité de l’échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, secteur d’activité, taille d’entreprise et région d’habitation.