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Les transitions professionnelles en 2015 : 1 actif sur 4 concerné

mercredi 10 mai 2017

Pour la deuxième année consécutive, en mars 2017, l’Observatoire des trajectoires professionnelles a présenté ses résultats. Son objectif est de mieux connaître la réalité de la transition professionnelle en France et d’appréhender le marché de l’emploi comme la croisée de multiples trajectoires individuelles. En France, un actif sur quatre fait chaque année l’expérience d’une transition professionnelle, soit près de 7 millions de personnes en 2015.

Définition de la transition professionnelle : la transition professionnelle regroupe tous les changements de positions professionnelles (mobilités horizontales, promotions, déclassements, passages d’une situation d’emploi au chômage…), choisis ou subis.

Un chiffre confirmé par l’étude : 26 % de la population active occupée a été concernée par une transition professionnelle. 55 % des individus ayant connu une transition sont des femmes. Le fait d’être jeune augmente les probabilités d’avoir connu une transition au cours des 12 derniers mois. Les personnes les moins formées d’une part et les Bac+3 à Bac+8 d’autre part sont particulièrement concernés.

L’étude définit six trajectoires

  • Les polymorphes (8,9 % des actifs) : femme à 56 %, de moins de 34 ans (55 %), le polymorphe a connu plusieurs situations de transition au cours des 12 derniers mois. Si son employabilité est forte, son rapport au travail apparaît compliqué (ennui au travail, surinvestissement…)
  • - Les mobiles (8,8 %) : plutôt femme et jeune, le mobile a enchaîné les contrats flexibles (CDD, intérim, multi-activité). Contrairement aux idées reçues, les intérimaires sondés portent un regard plus positif sur leur emploi que les personnes en contrat flexible.
  • Les réactifs (5,1 %) : les femmes (64 %) et les jeunes de 18-39 ans (60 %) sont les plus concernés. Après une période de chômage, un arrêt maladie ou un congé parental, le réactif a le sentiment que son équilibre vie professionnelle / vie privée est difficile à respecter.
  • Les pré-retraites actives (1,4 %) : homme dans 58 % des cas, il connait une transition de fin carrière aux nombreux effets positifs.
  • Les formés (1,3 %) : en formation initiale ou continue, le formé est un homme (65 %) de moins de 45 ans. Malgré le sentiment d’épuisement et de surinvestissement professionnel, il estime bien maîtriser sa carrière et être attractif sur le marché de l’emploi.
  • Les réorientés (0,7 %) : une transition qui commence tôt puisque les 27-34 ans représentent 65 % des réorientés. Ce changement professionnel non accompagné semble plus souvent subi et remet en cause la satisfaction du réorienté face à sa vie professionnelle.

Vivre une transition et être satisfait de sa vie professionnelle : quelle que soit la tranche d’âge étudiée, la capacité à gérer sa carrière, le fait d’apprendre au quotidien et l’employabilité ressentie constituent des critères de satisfactions. Ces facteurs d’épanouissement sont communs aux sondés n’ayant pas connu de transition professionnelle.

Accompagner les trajectoires professionnelles des actifs. Cécile Mathevet du Lab’Ho et Ludovic Taphanel du Lispe (laboratoire de l’innovation et de la performance de l’école IGS-RH) ont présenté devant plus de 70 responsables RH les résultats de l’Observatoire des trajectoires professionnelles, l’étude quantitative annuelle, menée auprès d’un échantillon Ipsos de 1 000 personnes.

« Nous sommes à un moment charnière, a conclu Philippe Martinez d’Adecco France, charnière parce que le monde du travail connait des mutations profondes : individualisation des rapports au travail, émergence et développement de nouvelles modalités d’emploi, transformation des métiers sous l’impact de la robotisation et de la digitalisation, nécessité de se former tout au long de sa vie. Notre rôle au-delà de l’intermédiation, est désormais d’accompagner les trajectoires professionnelles en nous concentrant sur les potentiels des individus.

Un nouvel outil pour les transitions professionnelles, une approche universelle de la sécurisation des parcours professionnels, le CPA (compte personnel d’activité) a pour objectif de supprimer les obstacles à la mobilité, de renforcer la qualification professionnelle, un début de réponse pour des droits attachés à la personne. La facilité d’accès aux formations doit encore être enrichie par le développement des formations financées par des multibranches, notamment celles regroupées dans les OPCA (organisme paritaire de collecte agréé) élargis.

Comme les transitions professionnelles touchent un très grand nombre de salariés, l’accompagnement de tous ceux pour qui c’est indispensable ou utile est une nécessité à prendre en charge dans les entreprises et les services publics, vue la fréquence et la quantité de ces changements.


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