samedi 17 septembre 2016
Le CEREQ attire notre attention sur les mobilités interrégionales des jeunes diplômés du supérieur. Cette étude révèle des schémas de circulation différents selon le niveau de sortie. Pour les diplômés du supérieur long, l’Île-de-France occupe une place centrale en conservant la grande majorité des jeunes qu’elle forme et en attirant aussi de nombreux jeunes formés ailleurs. Il n’en va pas de même pour les diplômés du supérieur court technologique et professionnel, pour lesquels les migrations sont moins fréquentes et moins polarisées.
Les jeunes qualifiés, un enjeu important pour le développement économique régional
L’enquête « Génération » permet de repérer la région de résidence des jeunes au moment du baccalauréat, celle du dernier établissement de formation fréquenté et la région de résidence trois ans après la fin des études. L’étude concerne les 21 régions (avant la réforme, la Corse est exclue).
Des situations différentes selon les régions
Certaines régions se révèlent doublement attractives, par leur offre de formation supérieure et par leur capacité à insérer des jeunes diplômés dans leur économie. À l’opposé, d’autres régions apparaissent comme doublement déficitaires perdant à la fois des bacheliers qui poursuivent leurs études ailleurs et des diplômés après la fin de leur formation supérieure. Entre ces deux extrêmes, les migrations amènent diverses régions à se situer uniquement comme attractives pour la formation ou pour l’insertion.
Deux grands secteurs de l’enseignement supérieur sont distingués
La forte polarisation par l’Île de France des migrations des plus diplômés ne se retrouve pas pour ceux de l’enseignement supérieur court technologique et professionnel.
Quelques régions enregistrent aussi des soldes positifs concernant les migrations de diplômés du supérieur long en début de vie active : Picardie (+40 %), Champagne-Ardenne (+36 %), Franche-Comté (+42 %) et Centre (+10 %).
Au niveau du supérieur court, les flux sont moins polarisés et plus équilibrés
Les changements de région sont moins fréquents pour les sortants du supérieur court technologique et professionnel, et les soldes migratoires de plus faible ampleur : en phase d’insertion, les variations s’échelonnent de -17 % (Languedoc-Roussillon) à +18 % (Rhône-Alpes). Ces mouvements sont également moins polarisés et moins lointains et il n’y a plus de prépondérance francilienne. La première destination des migrants est presque toujours une région limitrophe.
La plupart des régions se positionnent comme « uniquement attractives pour l’insertion ».
Deux profils se dégagent :
La Picardie, l’Auvergne et la Bourgogne, sont « doublement déficitaires » au niveau du
supérieur court. Les soldes migratoires sont de faible ampleur en Picardie, alors que les deux autres perdent jusqu’à 15 % de leurs jeunes en cours d’études et 16 % en phase d’insertion. L’Auvergne et la Bourgogne se trouvent d’ailleurs dans une situation de double déficit à la fois pour le supérieur court et pour le supérieur long. L’appareil de formation du Supérieur de ces régions ne se révèle pas assez attractif pour compenser les nombreux départs qui s’opèrent après le bac.
Quelle politique pour les nouvelles régions ? Les Schémas régionaux de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI), voulus par la loi de juillet 2013 sur l’enseignement supérieur et la recherche (dite loi Fioraso) vont être réajustés ; regroupements universitaires, création de COMmunautés d’Universités et Établissements (COMUE). Le rayonnement de ces établissements, devient l’une des priorités de ces nouvelles régions.
Références :
Le rapport complet de l’étude de Mélanie Vignable (BREF 347, juin 2016) est consultable sur le site du Céreq : Mobilités interrégionales de jeunes diplômés. Analyse par niveau de sortie, - Net.Doc n° 160.
http://www.cereq.fr/publications/Bref/Mobilites-interregionales-de-jeunes-diplomes-du-superieur-qui-forme-pour-qui