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Poison d’avril, une initiative du centre Primo Levi valorisant les aides aux migrants

mercredi 5 avril 2017

Comment valoriser les actions des citoyens qui se mobilisent dans les dispositifs d’aide aux migrants ? Le centre Primo Levi a lancé une campagne, #poisondavril2017, à partir du 1er avril. À moins de trois semaines de la présidentielle française, cette initiative veut resituer ce sujet dans le débat public en valorisant les actions peu visibles des citoyens en faveur de l’accueil des réfugiés.

Dans la campagne électorale, les propos xénophobes de partis politiques extrémistes au sujet de l’accueil des réfugiés sèment le trouble parmi certains citoyens. Face à ces extrêmes, les partis républicains évitent le sujet. Les migrants deviennent un sujet tabou.

Apporter des faits concrets permet de recréer du débat et de faire prendre conscience aux citoyens séduits par les discours haineux qu’ils font fausse route. « Il n’est pas question de fustiger un parti en particulier, ce qu’on cherche principalement est de rééquilibrer le débat », poursuit Joséphine Vuillard, la directrice du centre.

« Quand un réfugié travaille, il paie des taxes, consomme et investit : c’est un surplus pour l’économie du pays d’accueil. Ainsi, le PIB de l’Allemagne a augmenté de 1,9 % en 2016 ». En France, selon le ministère de l’Intérieur, 85 244 demandes d’asiles ont été enregistrées en 2016, soit 6,5 % de plus qu’en 2015. Ces demandes proviennent majoritairement des Soudanais, suivent les Afghans, les Haïtiens, les Albanais et les Syriens.

Sur la page du centre et sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram et Twitter), du 1er au 21 avril, avant-veille du premier tour, le centre diffusera à 11h un « fait concret et indéniable » prouvant que l’accueil n’est pas impossible, et qu’il est souhaitable tout autant pour les réfugiés que pour la société.

De plus, contrairement à ce que certains disent, nous ne sommes pas aujourd’hui confrontés à une vague d’immigration. Un peu plus de 200 000 titres de séjour ont été octroyés l’année dernière, ce n’est pas un tsunami que nous ne saurions freiner.
Ces mouvements migratoires comptent aussi des étudiants, des demandeurs d’asile, dont le nombre a certes un peu augmenté mais dans des proportions qui n’ont rien de comparable à ce que l’on constate chez nos voisins.

Quelles sont les propositions des principaux candidats à l’élection présidentielle ?

Marine Le Pen veut arrêter l’immigration légale et illégale. Elle veut un solde maximum de 10 000 personnes pour l’immigration légale avec une réduction du nombre de demandeurs d’asile et la suppression du regroupement familial, de la bi-nationalité, l’interdiction de régulariser les migrants clandestins, la suppression du droit du sol, la réduction de la carte de séjour de 10 à 3 ans. Elle supprimera l’espace Schengen, pour remettre un contrôle strict aux frontières françaises. Elle réservera la protection sociale aux Français avec la suppression de l’AME (aide médicale de l’Etat pour les étrangers en situation irrégulière). La directive « travailleurs détachés » sera supprimée et une taxe sur tout salarié étranger sera créée. Elle veut la priorité au travail pour les travailleurs français.

François Fillon veut une politique de quotas, calculée en fonction de nos capacités d’accueil et l’inscrire dans la Constitution (durcir les exigences du regroupement familial, restaurer notre souveraineté migratoire en renégociant les directives européennes, réserver les allocations familiales, les aides aux logements… aux résidents de plus de deux ans, supprimer l’AME, renforcer les taxes pour les dossiers). Il veut mettre un coup d’arrêt à l’immigration clandestine et au droit d’asile, refonder le traité de Schengen, réserver la nationalité française aux étrangers clairement assimilés.

Emmanuel Macron : « L’immigration est une chance du point de vue économique, culturel et social si on la traite intelligemment » Il veut une Europe qui protège, pour cela il s’engagera dans la création d’une force de 5 000 gardes-frontières européens pour mieux surveiller et protéger les frontières extérieures de l’Union et une politique de reconduite à la frontière qui soit efficace et négociée avec nos partenaires européens.

Benoit Hamon veut un visa humanitaire pour éviter les drames en Méditerranée et multiplier par deux le nombre de places en CADA (centres d’accueil de demandeurs d’asile). Il souhaite instaurer un « droit au travail sous certaines conditions » en France pour ces populations.

Jean-Luc Mélenchon a un discours ambigu, il refuse toute politique contre l’immigration mais il n’est pas pour la libre installation des réfugiés en France sauf s’il s’agit de migrants qualifiés comme les médecins.


Références