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Quelle nouvelle situation pour les anciens chômeurs de Pôle emploi en 2015 ?

samedi 3 juin 2017

L’enquête Sortants, analyse auprès des anciens demandeurs d’emploi ayant quitté Pôle emploi depuis 3 mois, leurs motifs de sortie et, en cas de reprise d’emploi, la nature de l’emploi retrouvé. À travers l’analyse de deux indicateurs distincts : une répartition des différents motifs de sortie (comme par exemple la reprise d’emploi) et les taux de sortie par motif, cette enquête permet de mieux comprendre les différentes situations des anciens chômeurs. En 2015, 5 720 000 sorties des catégories A, B, C des listes de Pôle emploi ont été enregistrées en France métropolitaine, soit en moyenne 476 600 sorties par mois ; 7,9 % des demandeurs d’emploi présents en fin de mois sur les listes de Pôle emploi en catégories A, B, C sortent le mois suivant de ces catégories. Le taux de sortie pour reprise d’emploi atteint 3,4 % en moyenne en 2015. Mais pour beaucoup il y a un problème de qualité de l’emploi retrouvé.

42 % des sorties s’effectuent grâce à une reprise d’emploi et 38 % des sortants ayant repris un emploi salarié continuent, trois mois après leur sortie des listes, de rechercher un emploi (soit 4 points de plus qu’en 2007, mais 2 points de moins qu’en 2014), principalement parce qu’ils sont insatisfaits de la nature ou de la durée de leur contrat de travail. Les raisons pour continuer de chercher un emploi sont liées au type ou à la durée du contrat de travail (38 %), au métier ou au secteur (26 %), au salaire (26 %), au temps de travail (14 %). Les conditions de travail difficiles (5 %), la distance domicile-travail (3 %) ou le fait d’être en période d’essai (2 %) sont des motifs nettement moins cités.
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Les emplois durables, qui regroupent les CDI, les contrats de 6 mois ou plus ainsi que les créations d’entreprise, sont majoritaires parmi les emplois occupés à la sortie : 66 % en 2015 comme en 2014 dont 34 % pour les CDI. Un peu plus d’un quart des emplois occupés à la sortie sont à temps partiel.

12,6 % des sortants correspondent à des entrées en formation, les demandeurs d’emploi basculant alors en catégorie D.

La part des reprises d’emploi augmente de 0,5 point par rapport à 2014, mais reste inférieure de presque 9 points par rapport à 2007, avant le début de la crise. La part des entrées en formation augmente quant à elle de 0,1 point par rapport à l’année précédente et de 2,8 points par rapport à 2007.

Un peu plus d’un tiers des sorties des catégories A, B, C (36 %) n’est lié ni à une reprise d’emploi, ni à un changement temporaire de catégorie (formation), ni à un arrêt définitif de la recherche d’emploi (retraite par exemple) mais s’explique par un défaut d’actualisation suivi d’une réinscription dans les 3 mois, un non renouvellement accidentel ou volontaire de la demande, une radiation administrative ou correspondent à un autre motif. Cette proportion est en nette progression par rapport à 2007, où elle n’était que de 29 %.

Les disparités des taux de reprise d’emploi par âge et par ancienneté restent importantes. En 2015, le taux de sortie pour reprise d’emploi des hommes reste stable par rapport à l’année précédente (3,6 %), tandis que celui des femmes continue de diminuer (de 3,5 % à 3,3 %).Les perspectives de reprise d’emploi diminuent fortement :

  • avec l’âge : en 2015, le taux de reprise d’emploi est de 5,8 % pour les moins de 25 ans, 3,5 % pour les 25-49 ans et de 1,7 % pour les 50 ans ou plus.
  • avec l’ancienneté passée sur les listes : les demandeurs d’emploi inscrits depuis moins d’un an en catégories A, B, C ont deux fois plus de chance de sortir pour reprise d’emploi (4,5 %) que ceux dont l’ancienneté est plus importante (2,2 %).
  • avec l’absence de qualification : les demandeurs d’emploi recherchant des emplois d’ouvrier, qualifié ou non, ont vu leur taux de reprise d’emploi divisé par plus de deux entre 2007 et 2015.

Un quart des reprises d’emploi se font à temps partiel : dans 15 % des emplois retrouvés la durée du travail est inférieure ou égale à 20 heures par semaine et dans 12 % elle est comprise entre 21 heures et 35 heures hebdomadaires. Parmi les demandeurs d’emploi ayant retrouvé un emploi à temps partiel, 71 % souhaiteraient travailler davantage et 41 % déclarent avoir des horaires de travail variables d’un jour à l’autre et déterminés par l’entreprise (contre 27 % pour ceux à temps complet).

Plus de la moitié des sortants pour reprise d’emploi expriment un motif d’insatisfaction sur l’emploi retrouvé. Parmi les sortants qui ont repris un emploi salarié, 36 % se disent insatisfaits de leur salaire, 26 % de la durée de leur contrat de travail, 24 % de leur contrat de travail, 17 % de leur temps de travail et 14 % de la distance entre leur domicile et leur travail. Au total, 54 % expriment une insatisfaction par rapport à l’un au moins de ces aspects de l’emploi retrouvé.

À l’inverse, 76 % de sortants qui se déclarent satisfaits de leur nouvel emploi arrêtent effectivement leurs recherches, ce qui représente 32 % du total des sortants pour reprise d’emploi.

Le secteur privé emploie les trois quarts des sortants. Les services restent le premier débouché pour les sortants pour reprise d’emploi. Cinq domaines professionnels constituent à eux seuls les débouchés pour plus de la moitié des sortants pour reprise d’emploi (58 %) : les « services aux particuliers et aux collectivités » (14 %), le « commerce » (12 %), l’« hôtellerie, restauration, alimentation » (11 %), les « transports, logistiques et tourisme » (11 %) et la « santé, action sociale, culturelle et sportive » (10 %).


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