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RSE et compétitivité : une relation positive

samedi 4 juin 2016

L’enquête sur les entreprises et le développement durable de l’INSEE 2011 nous livre le panorama des relations entre RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et compétitivité des entreprises françaises. La RSE est toujours inconnue de la majorité des entreprises mais celles qui la pratiquent en retirent un intérêt.

Un peu plus du quart des entreprises françaises disent avoir des actions relevant de la RSE : de 23,6 % pour les entreprises de 10 à 49 salariés à 84,2 % pour les plus de 500 salariés. Mais aussi 60 % des entreprises, dont beaucoup de PME, ne la connaissent pas, même si parfois elles mènent quelques actions en partenariat avec des associations et participent à des projets de réinsertion. De plus la prise en compte par les entreprises est très variable selon le secteur d’activité : beaucoup moins dans le commerce et les garages que dans l’énergie et l’environnement, qui sont suivis des services aux ménages. Variable aussi selon leur localisation : de 12,7 % des entreprises en Corse à 35,3 % en Picardie.

- Celles qui s’y engagent le font :

  • par opportunité ou conviction : 59 %
  • par contrainte : 15 %
  • comme axe de communication externe : 26 %.

- Elles en attendent des résultats :

  • un respect de l’homme et de l’environnement, en majorité : 66 %
  • une adhésion et motivation des salariés : 32 %
  • une amélioration de leur image externe : 31 %
  • une gestion des risques : 30 %
  • une réduction des coûts de production : 16 %
  • le développement de nouveaux produits : 8 %

- Leurs actions sociétales sont dirigées principalement vers leurs clients (sensibilisation aux impacts de leurs choix, clauses dans le cahier des charges de certains clients) et vers leurs fournisseurs (exigence de respect de clauses RSE, modification de leurs choix d’achats), mais elles réalisent aussi des actions avec des établissements d’enseignement.

- Sur le volet social, elles développent des politiques anti-discriminations, prennent des mesures préventives contre les risques professionnels et les risques psychosociaux, elles organisent la lutte contre les addictions, prennent des mesures de conciliation vie professionnelle / vie privée.

- Pour l’environnement, elles développent un management environnemental, des écoproduits, elles recherchent l’amélioration énergétique et la réduction des gaz à effet de serre, elles améliorent la prévention et le recyclage des déchets, s’engagent pour la biodiversité.

RSE et performance

L’étude de France Stratégie s’appuie sur un échantillon de 8 500 entreprises de 20 salariés et plus. C’est une première, même si les deux enquêtes d’appui sont de 2006. Elle révèle :
 que la RSE est surtout associée à des politiques de qualité et de différenciation des produits ; et que les stratégies orientées vers la nouveauté et la qualité des produits ont une influence positive sur son développement ;
 que la RSE a une plus forte probabilité de présence quand l’entreprise est en bonne santé économique et tournée vers l’international ; et que les entreprises les plus dynamiques en conquête de parts de marché développent plus souvent une politique de RSE ;
 que les entreprises mettent souvent en route la RSE quand elles réorganisent leurs activités ; et que la RSE est même une opportunité pour repenser l’organisation de l’entreprise ;
 que la délocalisation à l’étranger d’une partie de l’activité développe la sensibilité des entreprises, par les demandes de certification et d’indicateurs non financiers, notamment environnementaux et de labels éthiques, de la part de ces pays ;
 que la RSE est plus souvent mise en place quand l’entreprise appartient à un groupe ou à un réseau, notamment avec des pratiques de RSE en matière de ressources humaines.

Cela confirme que toutes les dimensions de la RSE influencent positivement la performance économique. Et la RSE fonctionne d’autant mieux que les pratiques sont organisées de façon complémentaire plutôt qu’empilées. L’étude en conclut que la RSE fonctionne comme un levier stratégique de compétitivité pour les entreprises et que les effets positifs de la responsabilité sociale des entreprises surpassent les coûts à court terme, en procurant un gain de performance en moyenne de 13 %.

Enfin, les ressources humaines en sont une dimension clé, fondée sur l’amélioration continue des compétences et de développement de la formation, celle de la sécurité et des conditions de travail, ainsi que sur un management qui favorise le partage de l’information, la collaboration et une meilleure gestion interne et sociale. La responsabilité sociale des entreprises est un vecteur de performance sociale.


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