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Temps de garde des jeunes enfants : encore des efforts à faire pour les hommes !

mercredi 22 novembre 2017

Tout démontre que les hommes ont encore des progrès à réaliser pour assurer la garde des jeunes enfants à égalité de temps avec leur femme. C’est la conclusion qu’on peut tirer de l’analyse effectuée par la DARES sur « l’articulation des temps parentaux et professionnels au sein des jeunes couples, quelle place pour les pères ? » parue en septembre 2017.

Une étude ciblée sur les couples biactifs ayant un jeune enfant

L’étude de la DARES se base sur l’enquête effectuée par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère des Solidarités et de la Santé) en partenariat avec la Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales) en 2013. Cette enquête a été réalisée auprès de 6 700 ménages représentant toutes les catégories professionnelles. L’étude de la DARES analyse l’articulation entre les temps professionnels des jeunes parents qui occupent un emploi avec une durée de travail stable d’une semaine à l’autre. Cela représente 45 % des ménages avec un seul enfant. L’étude précise qu’en parlant de garde des enfants, l’étude ne se prononce pas sur la qualité de la garde. Il s’agit uniquement de temps de présence auprès de l’enfant.

L’étude se centre plus particulièrement sur les jeunes couples ayant un enfant de moins de 3 ans. Elle se base sur les temps consacrés à la garde des enfants entre les hommes et les femmes en fonction de différentes configurations d’horaires des deux parents. Si les deux parents sont à temps plein : temps ordinaires pour les parents ; mères avec journées ordinaires mais après-midis courts et pères occupés en soirée ; mères avec journées décalées sur le matin et père aux journées ordinaires ; mères avec journées ordinaires et pères travaillant tôt le matin ; mère avec journées étendues, parfois de nuit et pères journées ordinaires. Si la mère est à temps partiel, quatre catégories d’horaires ont aussi été retenues avec majoritairement (60 %) les mères avec un temps partiel le mercredi et le père aux journées ordinaires.

Indépendamment du temps consacré par les hommes et les femmes, le premier constat est sans surprise : plus le niveau d’étude et le poste occupé est élevé, plus les horaires de travail sont normaux et la maîtrise de ce temps est importante.

Dans tous les cas, sauf un où il est quasiment égal (quand la mère à temps plein a des horaires étendus en soirée ou la nuit), le temps de travail des hommes est plus long. Par exemple, pour les couples ayant tous les deux des horaires de travail ordinaires, les femmes travaillent en moyenne 38h, les hommes 40h15.

Les hommes consacrent moins de temps que les femmes à la garde des enfants

Dans trois configurations sur les cinq répertoriées pour les couples travaillant à temps plein tous les deux (soit près de 90 % des cas), les mères consacrent plus de temps que les pères à la garde des enfants. Par exemple, pour un couple aux horaires de travail ordinaires pour les deux parents (62,7 % des cas), la mère consacre 72 % de son temps à la garde contre 58 % pour le père. Dans ce cas la garde paternelle est majoritaire dans 35 % des cas.

Cette répartition de temps de garde est égale entre l’homme et la femme quand les horaires de la mère sont décalés sur le matin et ceux du père en soirée. La répartition est inversée quand la mère a des horaires étendus en soirée ou la nuit et le père des horaires ordinaires. Dans ce cas 59 % des pères gardent majoritairement les enfants.

Globalement, en moyenne, les mères passent seules 2h25 par jour auprès de leur enfant entre 8h et 19h alors que les pères ne passent seuls avec leur enfant que 50 minutes et moins d’un père sur deux garde seul l’enfant plus d’une heure par semaine (soit 12 minutes par jour)...

Même si l’étude n’a pas examiné les cas des couples où l’un des parents prenait un congé parental, elle souligne toutefois que dans 90 % des cas, c’est la femme qui en bénéficie.

Un frein pour l’égalité hommes-femmes !

En conclusion, les arbitrages au sein du couple pour la garde des enfants sont encore nettement guidés par les habitudes culturelles. Il aurait été d’ailleurs intéressant de savoir si les choses ont évolué ces dernières années. Peut-être le saura-t-on lors d’une prochaine enquête. Les mères s’occupent donc toujours prioritairement des enfants et, comme le dit la conclusion de l’étude, les pères ne jouent qu’un « rôle subsidiaire dans les tâches parentales ». En tous cas, rééquilibrer au sein du couple les temps de garde des jeunes enfants contribuerait à la réduction des inégalités hommes/femmes.


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