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Un million de formations validées grâce au compte personnel de formation

samedi 19 août 2017

Le compte personnel de formation (CPF) passe en vitesse de croisière. Le deuxième rapport annuel du Cnefop estime qu’il a trouvé son public en dépassant, en juillet 2017, le million de formations validées : 650 000 dossiers de formation pour les chômeurs et 360 000 pour les salariés en poste. Si ces chiffres sont encourageants, deux ans et demi après le lancement du dispositif, des progrès peuvent être réalisés concernant son utilisation toujours très concentrée sur peu de qualifications. Par ailleurs le rapport présente un bilan du Conseil en évolution professionnelle (CEP), qui, s’il s’ancre dans les pratiques, reste peu connu du grand public. Le Cnefop considère que ces deux droits, issus de la loi du 5 mars 2014, sont très étroitement liés.

Le CPF est né avec la réforme de la formation de 2014

La réforme de 2014 a mis en place le CPF qui remplace et amplifie le DIF (droit individuel à la formation). Il est attaché à une personne tout au long de son parcours professionnel et est financé par une contribution de 0,2 % de la masse salariale des entreprises de plus de 10 salariés. Le nombre d’heures créditées chaque année pour un salarié à temps plein est de 24 heures par an jusqu’à 120 heures, puis 12 heures par an, avec un plafond de 150 heures. Le rapport du Cnefop, une instance qui réunit l’État, les régions, les partenaires sociaux et les principaux opérateurs du secteur montre que les 26-49 ans sont ceux qui se servent le plus de leur compte.

Les principales caractéristiques du CPF en 2016

La durée moyenne des formations réalisées en 2016 est plus longue pour les demandeurs d’emploi (370 h) que pour les salariés (87 h). Près de 59 % des dossiers de salariés sont financés par les OPCA, puis ensuite par les entreprises (18,2 %) et les Opacif (13,3 %).

52,5 % des dossiers de demandeurs d’emploi correspondent à une prise en charge par le FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels) géré par les partenaires sociaux, 20,5 % par les Régions et 19,5 % par Pôle Emploi. On est bien loin des critiques infondées sur les partenaires sociaux qui ignorent les besoins des demandeurs d’emploi. La part de dossiers financée en propre par la personne concernée est de 5,9 % pour les demandeurs d’emploi et de 8,1 % pour les salariés.

Le CPF a mobilisé 1,8 milliard d’euros en 2016, soit un milliard de plus qu’en 2015.

Des certifications recherchées trop concentrées

Les certifications éligibles se comptent en dizaine de milliers mais le rapport alerte sur la concentration des certifications choisies. En témoignent les chiffres suivants : 10 % des certifications éligibles sont sélectionnées dans 90 % des cas. On note en particulier l’anglais pour les salariés. Et même si le rapport pointe les politiques dynamiques des organismes de formation des cours de langue, la réponse est plus sûrement à chercher dans l’extrême complexité du système du CPF et des listes de certification.

Le CEP a encore du chemin à faire

Le conseil en évolution professionnelle a pour ambition de permettre à tout actif, quel que soit son statut et l’opérateur auquel il s’adresse, d’accéder à tout moment de sa vie et en tout point du territoire à une même offre de services qui combine un accueil individualisé, un conseil et un accompagnement personnalisé. Il devient progressivement un élément central autour duquel se redessinent les différentes offres de services et la façon de les délivrer (Agefiph, Pôle Emploi, missions locales, etc.). Cela suppose une évolution importante du métier de l’accompagnement qui est encore en devenir. Enfin, la question de l’articulation entre les enjeux nationaux et les enjeux régionaux reste entière.

Un système qui reste perfectible tant pour le CPF que pour le CEP

Il reste à améliorer la connexion des systèmes informatiques du compte personnel de formation, des organismes qui le financent et de ceux qui sont censés accompagner les personnes. Pour le Cnefop, la crise de croissance est là. Il formule une dizaine de propositions pour améliorer le pilotage stratégique et en particulier répondre à la demande croissante qui va générer à terme la question de la solvabilité financière du dispositif.

En conclusion, un bilan satisfaisant en termes quantitatifs mais qui reste perfectible en termes qualitatifs, en particulier pour les certifications visées, un véritable accompagnement et un pilotage stratégique du système indispensable pour sa réussite et sa solvabilité.


Petit glossaire

  • CNEFOP : Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles
  • OPCA : Organisme Paritaire Collecteur Agréé
  • OPACIF : Organisme paritaire des congés individuels de formation
  • AGEFIPH : Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées.

Sources