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Vie familiale, vie professionnelle : cocorico.

jeudi 19 mai 2011

La France occupe une position favorable sur plusieurs dimensions des vies familiale et professionnelle :
 la fécondité est très supérieure à la moyenne de l’OCDE et l’une des plus proches du niveau de 2,1 enfant par femme permettant le remplacement des générations ;
 le taux d’emploi des femmes âgées de 25 à 54 ans est à 76,6% lui aussi supérieur à la moyenne, avec près de 80% des femmes travaillant à temps plein ;
 la pauvreté infantile (8% des enfants de 0 à 17 ans) est elle aussi très inférieure à la moyenne OCDE (12.75%), malgré une augmentation légère ces dernières années.

Ces résultats positifs vont de pair avec un important investissement réalisé en direction des familles couvrant toute la période de l’enfance. Les dépenses en faveur de la politique familiale sont nettement supérieures à celle de la moyenne de l’OCDE.

54 600 dollars contre 37 500 pour un enfant âgé de moins de 6 ans 57 000 dollars contre 52 800 pour un enfant de 6 à 11 ans 72 200 dollars contre 58 600 pour un enfant de 12 à 17 ans

Mais : En dépit de ces résultats positifs, l’accès à l’emploi des mères avec de jeunes enfants ou une famille nombreuse pourrait être amélioré par une répartition plus égale entre pères et mères du travail domestique. Dans les pays où le taux d’emploi des femmes est élevé, les hommes participant davantage à ce travail. En France, elles cumulent beaucoup !

L’important soutien reçu par les familles qui travaillent sous forme monétaire ou de services permet à une majorité de mères françaises de concilier un emploi avec leurs responsabilités familiales (60% des mères d’enfants de moins de 17 ans). Cependant les mères de famille nombreuse ou avec un enfant de moins de trois ans ont une chance beaucoup plus faible d’être en emploi (respectivement 38% et 53%, contre 44% et 52% en moyenne dans l’OCDE). La structure des transferts financiers et la spécificité du congé parental contribuent à cette situation.

Des transferts financiers importants aident les ménages à prendre en charge le coût d’une famille nombreuse. Toutefois, ces familles peuvent avoir un niveau de vie proche ou inférieur au seuil de pauvreté lorsqu’un parent ne travaille pas ou est en congé parental.

Qui paie ?
Dépenses supérieures, résultats meilleurs. S’il est bon que la politique familiale française bénéficie d’un investissement financier important, il est possible aussi de s’interroger sur son mode de financement. Il est aujourd’hui essentiellement assis sur des cotisations prélevées sur les entreprises au prorata du nombre de salariés. C’est donc l’entreprise qui finance les dépenses familiales. Ne serait-il pas plus équitable que la politique familiale soit financée par tous les revenus, du travail, du capital, des rentes, des revenus immobiliers, des prestations retraites, etc. Après tout, tout le monde a intérêt à avoir un pays dont les jeunes assurent le renouvellement.

Bravo, mais.

Comme ailleurs, le fait d’avoir des enfants "reste un frein" au travail des femmes, relève l’OCDE. Seulement 38% des Françaises mères de trois enfants et plus travaillent pour 44% dans l’OCDE.

 Elle note aussi la baisse importante, ces dernières années, de la prise en charge à l’école maternelle des petits de deux ans, alors que "l’accès précoce à l’école maternelle facilite le retour à l’emploi des mères", note Olivier Thévenon, qui relève aussi un "sous développement des modes de garde extra-scolaires" pour les plus grands.

De plus, "les pères ne sont pas incités à prendre un congé parental". Or, comme le montrent les exemples de l’Allemagne et de l’Islande, un congé pas trop long et bien rémunéré est incitatif pour eux, à condition qu’il soit partagé entre les parents, dit l’OCDE, qui ne donne ni montant ni durée souhaitables. Un congé davantage pris par les pères réduirait les inégalités professionnelles entre les sexes dans l’OCDE, est-il souligné : le taux d’emploi des femmes est de 13 points inférieur à celui des hommes et elles gagnent 16% de moins.

Enfin, chasser cette fausse idée

« L’idée qu’il faudrait renvoyer les femmes à la maison pour qu’elles aient plus d’enfants, ça ne marche pas", énonce le rapport de l’OCDE. C’est le contraire qui se passe. Car il y a une relation entre emploi des femmes, équipements de garde des enfants et fécondité. La difficulté pour une femme d’exercer un emploi en ayant des enfants est un facteur, sinon LE facteur, qui la décourage d’en faire.