samedi 8 mars 2014
L’appel des organisations syndicales françaises
Sept organisations syndicales ont publié, lundi 3 mars, une déclaration commune pour faire de "l’égalité professionnelle une réalité". Dans ce texte, la CFE-CGC, la CFDT, la CFTC, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA rappellent leur engagement dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Seule Force ouvrière manque à l’appel. La déclaration commune des sept organisations syndicales se conclut par une interpellation des pouvoirs publics pour que "l’ensemble des politiques publiques soient menées et évaluées à l’aune de l’égalité".
Il est dommage que ces organisations n’aient pas souscrit à l’engagement de mixité de leurs propres structures et de leurs représentants dans les entreprises et administrations.
Conditions de travail des hommes et des femmes en Europe
La Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail et de vie fait le point (octobre 2013) sur la situation comparée des conditions de travail entre hommes et femmes au sein de l’UE [1] .
Petit aperçu de données intéressantes.
Globalement la Fondation établit, à partir de données sur 44 000 salariés dans 34 pays européens, que seuls 5 secteurs professionnels [2] sur 20 assurent une parité effective entre hommes et femmes.
Néanmoins, dans une très grande majorité de pays membres, les inégalités entre hommes et femmes ont tendance à régresser.
Une des causes principales de la poursuite de ségrégations sexuelles au travail tient à la concentration de femmes dans des secteurs essentiellement féminisés comme les soins aux personnes, les services de nettoyage et les services directs aux particuliers où les salaires sont bas, les chances de promotion très faibles, le travail à temps partiel généralisé et où les avantages sociaux connexes sont rares.
Dans l’ensemble la durée moyenne du travail rémunéré est de 41 heures pour les hommes et 34 heures pour les femmes. Les horaires de travail long sont l’apanage des hommes et les horaires plus courts (à temps partiel) celui des femmes. La France pratique peu les horaires très longs ou très courts (tableau ci-dessous). Cependant en tenant compte de l’ensemble des temps d’activité (y compris domestique et privé) les femmes ont des semaines de 64 heures contre 53 pour les hommes.
Les revenus mensuels des hommes sont supérieurs à ceux des femmes dans toutes les professions. Les écarts de rémunération entre hommes et femmes restent élevés même s’ils diminuent au cours du temps. La France est en position moyenne (15%).
Ecarts de rémunération H/F en % - 2010
Source : Eurofound
Le bien être (conditions globales de travail) est assuré en moyenne nettement plus pour les hommes que pour les femmes, à l’exception du secteur des services de vente et du commerce.
Bien être selon les activités– comparaison hommes / femmes : 5 = élevé / 1 = faible
Deux orientations politiques parmi toutes celles qui sont prônées méritent attention :
– La nécessité de s’attaquer à la sous-évaluation du travail des femmes et aux processus discriminatoires dans l’orientation professionnelle des jeunes filles ;
– L’impératif de veiller au risque de création d’emplois de mauvaise qualité pour les entrants sur le marché du travail.
Travail des femmes : 10 faits mondiaux
Dans le Rapport 2013 sur le développement dans le monde, la Banque mondiale met en évidence l’exclusion plus fréquente des femmes au niveau économique, car elles sont prises sous le poids des normes sociales pour l’organisation de leur vie et d’une sous-évaluation de leur potentiel, et sont l’objet de discriminations règlementaires dans leur accès au travail. Dans certains pays, des lois restreignent la possibilité pour les femmes d’accéder aux institutions, d’avoir et de gérer de la propriété en propre, de contracter un crédit ou d’avoir un emploi : dans 15 pays, les femmes doivent avoir l’accord de leur mari pour travailler.
-# Les 10 faits mondiaux majeurs
Ce rapport incite les gouvernements à agir par des mesures couvrant tout le cycle de vie des femmes et pas seulement leur période de vie productive : « Il faut promouvoir de la même manière des compétences et des aspirations des filles et des garçons, dès le plus jeune âge, de sorte que cette vision des choses reste en eux assez longtemps pour qu’eux-mêmes et les générations futures jouissent d’un monde plus juste et plus prospère ».
[2] Alimentation, travail sur bois et habillement, services comptables et financiers, services aux particuliers, spécialistes de la justice, des sciences sociale et de la culture.