samedi 12 octobre 2019
La loi du 6 août 2019 réforme la formation professionnelle des agents des trois fonctions publiques ainsi que l’apprentissage des agents titulaires ou contractuels. L’objectif du gouvernement est « d’atteindre une meilleure adéquation entre la formation initiale et continue dont ils bénéficient et les emplois qu’ils sont appelés à occuper » ainsi qu’à faciliter la mobilité.
Alors que la loi de réforme de la fonction publique fait l’unanimité contre elle de la part des organisations syndicales, les mesures entrent désormais dans le domaine opérationnel. Certaines d’entre elles sont malgré tout positives pour les salariés contractuels qui vivent la mobilité entre secteur public et secteur privé. La première d’entre elles est bien la portabilité des droits du compte personnel de formation réclamée par les syndicats dès la négociation de création du droit individuel à la formation (DIF) en 2003.
Par ailleurs, lors de l’entretien professionnel annuel d’appréciation de la valeur professionnelle des fonctionnaires, ces derniers recevront, à compter du 1er janvier 2021, une information sur l’ouverture et l’utilisation de leurs droits afférents au CPF. Ils sont là aussi désormais à égalité avec les salariés du privé.
Six autres mesures de la loi sont relatives à la formation
Les mesures sur l’apprentissage
Le gouvernement a comme objectif de faciliter le développement de l’apprentissage au sein des trois fonctions publiques. Il est vrai le parent pauvre de cette efficace méthode de formation. Dans un délai d’un an, soit avant le 7 août 2020, il remettra au Parlement un rapport sur les freins au développement de l’apprentissage dans la fonction publique, en particulier au sein des administrations d’État, des collectivités territoriales et des établissements publics. Des mesures suivront ce rapport.
En attendant
La mesure concernant le CNFPT a fait l’objet d’un communiqué commun des organisations syndicales de la fonction publique territoriale qui craignent que ces mesures rendent « l’avenir du centre très incertain » en particulier les mesures sur l’apprentissage. De plus les syndicats s’inquiètent des bouleversements de la formation des cadres supérieurs et s’opposent à la réorganisation du Centre national de la fonction publique territoriale sur la base des treize régions administratives au lieu des 29 actuelles, vue comme un recul de la proximité. Ce qui est un assez beau paradoxe dans le ministère chargé de l’organisation territoriale de la France !
Le gouvernement est habilité à agir par voies d’ordonnance
La loi du 6 aout 2019 habilite le gouvernement à prendre trois séries de mesures par voie d’ordonnances, dans un délai de dix-huit mois – soit avant le 6 février 2021.
Sont concernés, tout d’abord, le rapprochement et la modification du financement des établissements publics et services qui concourent à la formation des agents. Ensuite, le développement de la formation continue des corps et cadres d’emplois de catégorie A. L’objectif poursuivi est pour le gouvernement « de renforcer une culture commune de l’encadrement au sein de la fonction publique, tout en continuant de tenir compte des spécificités de chaque filière et de chaque versant de l’administration. Et enfin, le renforcement de la formation des agents les moins qualifiés, en situation de handicap, ou particulièrement exposés aux « risques d’usure professionnelle ».
En conclusion, on constate que de réforme en réforme, le système de formation et d’apprentissage des fonctions publiques et celui du secteur privé se rapprochent. Les mesures contenues dans la loi nourrissent la volonté des pouvoirs publics d’un développement des mobilités et des transitions professionnelles et d’un véritable décollage de l’apprentissage. |
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Sources