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Portrait des branches professionnelles en 2015 : de grandes disparités !

samedi 5 mai 2018

Chaque année, la DARES fait un portrait statistique de la composition des branches professionnelles. En dehors de la répartition des salariés dans les différentes conventions collectives, la DARES analyse les différences de statut, de salaire, de démographie des plus grandes branches ainsi que les différences entre les hommes et les femmes. Des différences importantes essentiellement liées, pour le ministère du Travail, à la « diversité des métiers exercés ». D’autre part, cette étude se situe en 2015 à un moment charnière puisque le mouvement de regroupement des branches vient tout juste de commencer.

Répartition des salariés suivant les conventions collectives

En 2015, 15,5 millions de salariés étaient couverts par une convention collective. Les 717 conventions collectives répertoriées en 2015 ont été regroupées en 464 conventions collectives agrégées. En effet, certains secteurs comme la métallurgie ou le bâtiment par exemple sont couverts par des conventions collectives territoriales mais qui ont de fait les mêmes caractéristiques.

En 2015, il existait encore 194 branches de moins de 5 000 salariés (41.8 % des branches) qui concernaient 294 000 salariés soit 1,9 % du total. Ce sont principalement ces branches et les conventions collectives territoriales qui sont concernées par la réduction du nombre de branches dont l’objectif, rappelons-le, est d’arriver à 200 branches professionnelles au final.
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Nombre de salariés Pourcentage des 464 CC agrégées Pourcentage du total des salariés couverts
1-999 salariés 20,3 % 0,2 %
1 000-4 999 salariés 21,5 % 1,7 %
5 000 salariés ou plus 58.2 % 98,1 %
Dont 50 000 ou plus 14,0 % 74,5 %

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En fait, le travail de la DARES s’est concentré sur les 57 branches comptant plus de 50 000 salariés couvrant 10 millions de salariés soit 65 % du total des salariés couverts par une convention collective.

Des différences de statuts

Suivant les branches professionnelles, certaines catégories professionnelles sont surreprésentées. Ainsi les cadres sont très nombreux dans les bureaux d’étude (53 %), les banques, établissements financiers et assurances (40 %), les télécommunications (59 %), la chimie-pharmacie (36 %) ou encore la santé (31 %), la publicité (45 %) ou le sport (63 %) et les organismes de formation (53 %).

A contrario, les employés-ouvriers sont très présents à plus de 80 % dans le bâtiment et travaux publics, l’agro-alimentaire, le commerce alimentaire, l’hôtellerie-tourisme, les transports et surtout le nettoyage, manutention ou récupération et sécurité où cette catégorie atteint 92 % des salariés.

Certaines branches ont particulièrement recours au temps partiel : citons particulièrement les services à la personne (81 %), mais aussi la propreté, la restauration rapide, le commerce alimentaire ou encore les pharmacies d’officine.

D’autres usent des CDD (plus de 12 % des salariés alors que la moyenne est de 7 % toutes branches confondues) : la vente d’habillement, le commerce de détail, l’hospitalisation privée, les prestataires de services tertiaires, la propreté, la formation et le sport.

Des différences de démographie

26 % des salariés ont plus de 50 ans mais, dans certaines branches, ils sont plus de 30 % : globalement dans l’industrie, les transports et le nettoyage-manutention-récupération-sécurité, la formation et l’enseignement privé.
En revanche, les branches de l’hôtellerie-tourisme, la restauration, le sport bien sûr, le commerce sont des branches où se rencontrent le plus de jeunes.

Alors que la proportion globale des femmes dans ces grandes branches est de 44 %, certaines branches sont particulièrement féminisées : sans surprise, il s’agit des métiers du tertiaire, hôtellerie-tourisme, le sanitaire et social, l’immobilier, le commerce, la banque-assurance, les pharmacies, la culture et les télécommunications mais aussi certains secteurs industriels tels que l’industrie pharmaceutique ou encore l’habillement textile. À l’inverse, elles sont moins nombreuses dans de grands secteurs industriels comme la métallurgie ou la chimie, le bâtiment-travaux publics mais aussi dans les bureaux d’étude techniques.

Des différences de salaires

Si le salaire net moyen est de 2 270 euros par mois en 2015, les écarts salariaux sont importants en fonction de la composition interne des catégories professionnelles des branches. Ainsi, le salaire moyen pour les grandes branches va de 1 270 euros pour les services à la personne à 4 450 euros pour les cadres de la métallurgie. Les écarts entre branches sont plus marqués que les autres catégories chez les cadres. La proportion de salariés proches du smic dépasse 25 % dans les services à la personne, la coiffure, le commerce de détail-fruits légumes-épicerie et les entreprises de propreté. C’est aussi dans ces branches auxquelles se rajoute la vente d’habillement et les services tertiaires que les salaires de ouvriers-employés sont les plus faibles.

Egalité femmes-hommes

Globalement l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 19 % toutes branches confondues. Il est encore plus important dans l’encadrement (20 %) alors qu’il est de 7 % chez les employés. Les écarts les plus importants (+ de 31 %) se trouvent dans les cabinets médicaux, les banques, la mutualité, l’immobilier, les cabinets d’experts comptables où les femmes représentent plus de 56 % des salariés.

Les grandes disparités qui existent en fonction des secteurs professionnels démontrent la pertinence des négociations au niveau des branches pour coller au mieux à leurs spécificités.
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