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Satisfaction au travail : il n’y a pas que la rémunération qui compte

samedi 8 juillet 2023

Alors que la crise du Covid et le conflit des retraites ont mis en valeur la question du travail, une étude de l’Observatoire du bien-être, qui porte sur une période qui va jusqu’en 2020, montre que ce ne sont pas nécessairement les travailleurs les mieux rémunérés qui sont les plus heureux au travail. En revanche, ceux qui sont les moins cumulent le plus souvent bas salaires et conditions de vie au travail difficiles.

Les Français plutôt satisfaits dans la vie

L’étude a attribué à un panel de catégories professionnelles à partir de l’enquête annuelle Statistique sur les ressources et conditions de vie de l’INSEE une note moyenne sur la satisfaction des travailleurs dans la vie et au travail. Sur les conditions de vie, suivant les catégories la note varie de près de 7/10 à un peu moins de 8/10. Un niveau relativement élevé au regard de l’image pessimiste souvent attribuée aux Français.

Ce sont dans l’ordre les professeurs des écoles, les cadres de la fonction publique, les artistes et journalistes, les professeurs qui affichent les niveaux de satisfaction les plus élevés. Viennent ensuite les cadres des entreprises et les professions intellectuelles (les CSP+) qui ont pourtant des niveaux de rémunération bien supérieurs.

En revanche, les catégories les moins rémunérées, à l’exception notable des commerçants, sont celles qui affichent aussi des niveaux de satisfaction dans la vie les moins élevés. Les employés d’entreprises sont juste à la moyenne.

La satisfaction au travail : le sens et l’intérêt du travail privilégié

L’étude montre aussi les écarts de satisfaction au travail entre les différentes catégories professionnelles.

Le trio de tête des plus satisfaits est le même que pour la satisfaction dans la vie mais les professeurs des écoles apparaissent en troisième position en baisse importante depuis 2019 accentuée en 2020 par la crise du Covid. Globalement, les catégories professionnelles de la fonction publique sont en bonne position alors même que les rémunérations sont nettement inférieures à celles du secteur privé.

On notera, dans les autres catégories bien placées, les professions libérales, les artistes et journalistes, les agriculteurs de grandes exploitations, les ouvriers agricoles ou encore les artisans. Des professions qui ont soit du sens ou qui procurent un certain intérêt dans l’exercice du métier. Finalement, le niveau de satisfaction au travail n’est pas uniquement lié à la rémunération. Notons le cas particulier des employés de la fonction publique, des commerçants et un peu plus encore des artisans plutôt insatisfaits dans la vie mais mieux au travail. Comme pour la satisfaction dans la vie, les employés d’entreprise sont juste à la moyenne.

À l’inverse, on retrouve en fin de tableau sensiblement les mêmes catégories d’insatisfaits au travail que dans la vie. C’est aussi ceux qui sont les moins rémunérés et avec les conditions de travail et les statuts les plus dégradés. Il s’agit des employés de commerces, des ouvriers de l’industrie ou des ouvriers de la logistique.

En conclusion, même s’il ne faut pas relativiser l’importance de la rémunération, la satisfaction au travail dépend de bien d’autres éléments : les conditions de travail, le sens du travail, son intérêt, la flexibilité, la sécurité, la reconnaissance… En résumé, comme le dit l’étude, le travail c’est « plus qu’un gagne-pain ! ».


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