mercredi 15 avril 2015
Alors que notre PIB croît très peu, la consommation des ménages reste en France une source essentielle de la croissance. Elle a bénéficié jusqu’en 2012 de gains de pouvoir d’achat positifs pour les salariés du secteur privé [1].
Disparités dans la consommation des ménages en Europe
L’INSEE dans sa publication de novembre dernier montre que la consommation des ménages français est de 14% supérieure à la moyenne européenne. Ainsi, le niveau de la consommation par habitant se rapproche de celui des pays du Nord (Allemagne, Scandinavie, Benelux…), davantage que des pays du Sud, plus durement touchés par la crise économique et financière. Les pays du Sud connaissent une consommation inférieure à la moyenne européenne de 23% pour le Portugal, 15% en Grèce, 8% en Espagne. Ces différences rapprochent d’ailleurs un pays comme le Portugal des pays récemment entrés dans l’UE comme la Pologne.
Au contraire, les pays du Nord dépassent la moyenne européenne de 11 (Pays Bas) à 23% (Allemagne), exception faite du Luxembourg. La France se situe donc dans le haut du classement.
Bien évidemment, les différences de richesse produites expliquent une partie de cet écart. Mais l’INSEE reste surpris par le fait que l’écart de consommation française est de 14% par rapport à la moyenne européenne alors que l’écart de PIB se monte à seulement 9% ! Au niveau des prix, ceux-ci sont supérieurs en France de 9% par rapport au niveau moyen européen, écart reflétant celui du PIB.
Ces chiffres montrent des contrastes importants entre pays européens, créant de facto trois groupes de pays : les plus pauvres en Europe de l’Est, les pays du Sud touchés par la crise et les pays du Nord plus dynamiques. La convergence européenne a certes aidé à faire converger prix et consommation mais des écarts persistent.
Au final, malgré une crise économique et sociale qui semble, pour certains, asphyxier notre pays, vu d’Europe, la France apparaît encore comme l’égale des pays du Nord de par le niveau de sa consommation. Elle semble finalement avoir moins souffert de la crise au moins jusqu’en 2012, derniers chiffres disponibles dans les outils statistiques.
Pour aller plus loin :
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1523/ip1523.pdf