Certes il serait dommageable que la crispation du patronat sur les engagements en matière d’emploi ou le pis-aller des opposants au pacte lui-même fassent échouer la démarche, le réalisme économique étouffant l’ambition sociale.

Mais heureusement, la santé des relations sociales dans notre pays et la capacité des partenaires sociaux à prendre leurs responsabilités ensemble, ne se mesurent pas qu’à Paris et au niveau confédéral.

Alors saluons une réelle avancée pour le dialogue social :

Le Pacte d’avenir pour la Bretagne, signé en 2013 après les mouvements que cette région a connus alors, vient de trouver une concrétisation remarquable.

Deux organisations patronales de l’agroalimentaire breton (industries et commerce de détail) et les organisations syndicales de salariés viennent de créer une instance régionale du dialogue social dans cette profession.

Les signataires entendent se donner les moyens de la compétitivité sociale, avec un dialogue social organisé et proactif. À savoir encourager le dialogue entre patronat et salariés en cas de crise, mais aussi anticiper ces crises et leurs conséquences en matière de formation, de qualifications, de reclassements professionnels et de retour rapide à l’emploi. Des groupes de travail se réuniront à un rythme non encore défini pour évoquer divers dossiers : observatoire des besoins et de l’offre en formations, mise en place du compte pénibilité, expériences innovantes en matière de dialogue social, valorisation du travail en agroalimentaire, santé et sécurité au travail, etc.

Moralité : le dialogue social, c’est aussi en province, dans les entreprises, les groupes et au plan local.
Les médias devraient y consacrer tout autant d’intérêt qu’au plan national, pour une mise en valeur qui fait encore trop défaut.