mercredi 4 décembre 2019
Trois mois de concertation au sein du Grenelle des violences conjugales, une mission de l’inspection générale de la justice qui a mis en évidence la mauvaise circulation de l’information, terrible facteur d’aveuglement des institutions face aux crimes conjugaux, des initiatives dans la presse, une mobilisation citoyenne et mondiale ont changé les perceptions des citoyens face à ce fléau. Plus personne désormais ne pourra considérer que les violences conjugales sont une fatalité. Plus de 100 femmes en sont mortes depuis le début de l’année. Présentation des conclusions de la concertation lancée début septembre pour endiguer le fléau des féminicides et des mesures législatives et règlementaires prises en amont.
Des chiffres glaçants
Depuis le début de l’année, au moins 117 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte et une étude au cas par cas menés par l’AFP. Pour le collectif #NousToutes ce nombre atteint 138 femmes. Quelque 213 000 femmes majeures sont victimes chaque année de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint, selon les dernières données officielles.
Rompre la chaine du silence
C’est l’expression utilisée par le Premier ministre lors de la présentation des conclusions du Grenelle le 25 novembre 2019. Il a pointé des « dysfonctionnements majeurs à toutes les étapes de la prise en charge des victimes dont nous n’avons pas jusqu’à aujourd’hui voulu prendre conscience ». Et pour répondre à cette « faillite collective », le gouvernement espère que les mesures annoncées provoquent un « électrochoc ». Les mesures sont organisées autour de trois axes : « éducation, protection des victimes et de leurs enfants, suivi et prise en charge des auteurs des violences ». Elles vont entrainer des modifications de l’arsenal législatif et réglementaire.
Les mesures de conclusion du Grenelle
Les mesures d’urgence déjà prises en septembre 2019
Un budget critiqué
Le gouvernement a annoncé consacrer l’année prochaine plus d’un milliard d’euros en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes dont 360 millions pour la lutte contre les violences faites aux femmes. Ce dernier chiffre est critiqué car insuffisant par les organisations féministes, en particulier le collectif féministe #NousToutes organisateur des rassemblements importants du 24 novembre.
Tous acteurs, tous responsables
La grande enquête menée par le journal Le Monde tout au long de cette année sur les 128 féminicides de 2018 a permis de documenter, de la façon la plus détaillée possible, comment et pourquoi plusieurs dizaines de femmes meurent, tous les ans, en France, sous les coups de leurs conjoints. Le journal a une conviction profonde : une grande partie de ces féminicides pourrait être évitée, si la société française s’en donnait les moyens.
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