samedi 10 novembre 2018
Face à l’importance des mutations en cours et de leur rythme dans le travail, la question du bien-être au travail est devenue un enjeu central dans les entreprises. C’est ce que montre l’enquête 2018 faite par l’Observatoire « Entreprise et Santé » d’Harmonie mutuelle et Viavoice auprès de 1 000 salariés, 300 dirigeants et 400 travailleurs indépendants. Or, si les attentes sont souvent convergentes, la notion de bien-être au travail est complexe et les moyens d’action encore flous.
La perception des mutations économiques, technologiques et des changements au travail
Les 3 types de personnes enquêtées sont assez proches sur la perception de ces changements et ciblent ceux qui leur paraissent les plus importants :
En % | Salariés | Dirigeants | Indépendants |
---|---|---|---|
Importance de l’évolution des modes de travail | 64 | 68 | 68 |
Accélération attendue des rythmes de changement | 41 | 50 | 39 |
- Nouveaux outils, Nouvelles technologies | 55 | 49 | 57 |
- Moyens nouveaux de communication | 38 | 43 | 48 |
- Organisation du travail | 34 | 29 | 26 |
Les technologies facilitent le travail | 58 | 80 | 66 |
Elles accélèrent le rythme de travail | 61 | 69 | 53 |
Elles menacent certaines activités | 28 | 28 | 24 |
{}
Les attentes
Salariés (63 %) comme dirigeants (92 %) pensent que les actions pour la santé et le bien-être au travail sont quelque chose de « vraiment important ». Et ce avec 4 facteurs principaux :
En % | Salariés | Dirigeants |
---|---|---|
Aménagement de l’espace et conditions matérielles de travail | 67 | 87 |
Lutte contre le stress au travail | 66 | 72 |
Prévention des risques professionnels et RPS | 65 | 75 |
Un management à l’écoute | 59 | 78 |
{}
D’autant plus que, pour les salariés, le bien-être s’est « plutôt détérioré » au global, en décalage, contre une perception plus balancée des dirigeants entre détérioré et amélioré ; et ce, même s’il est considéré comme positif au niveau personnel par 60 % des salariés, moins cependant que parmi les dirigeants (91 %).
Parmi les difficultés actuelles figure la difficile conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, difficultés ressenties par 52 % des salariés et 48 % des dirigeants et des indépendants.
Ils souhaitent une vraie mise en œuvre de la déconnexion par l’interdiction d’envois de mails hors travail (même si près de la moitié des salariés les consultent hors travail et même en congés, et les ¾ des dirigeants !), un aménagement des horaires, la prise en compte des contraintes personnelles, la sensibilisation des salariés et managers…
Le travail : sens et reconnaissance
Pour tous le travail a un sens :
– Plus des ¾ des salariés se sentent utiles et donnent un sens à leur travail, les 2/3 pensent que leurs tâches sont intéressantes et que leur travail est utile à toute la société.
– Presque tous les dirigeants donnent un sens à leur action (98 %), pensent leurs tâches comme intéressantes (93 %) et sentent leur travail utile à toute la société (86 %).
Cependant, pour les salariés, au contraire des dirigeants, le problème essentiel est celui de leur reconnaissance dans le travail. Si les 2/3 pensent que leurs missions correspondent à leurs compétences, en majorité ils s’estiment mal reconnus :
Non | Oui | |
---|---|---|
Perception que leurs compétences et mérites sont reconnus | 52 % | 42 % |
Sentiment d’être écoutés par leurs managers et hiérarchiques | 51 % | 41 % |
Un salaire correspondant à leur engagement et leur mérite | 64 % | 30 % |
À ces pourcentages des oui, on est tenté d’ajouter pour chacun « seulement ! ».
{}
Les enjeux d’avenir
Si les interviewés pensent aux 2/3 que les modes de travail ont déjà « beaucoup changé » pendant les 10 dernières années, la prévision de tous est qu’ils vont encore évoluer et de plus en plus vite dans les 10 prochaines années, et ce à partir de la poursuite de l’apparition de technologies nouvelles.
Face à cela, les dirigeants (les ¾) placent en numéro un la formation par son importance face à ces mutations des métiers. Les ¾ disent l’avoir déjà fait évoluer. Ils jugent avoir su préparer les transformations des métiers, d’une part par la formation (45 %), ou aussi par l’organisation interne du travail (35 %), par la valorisation des nouvelles compétences (31 %), par la transformation digitale (26 %).
Les changements technologiques seront bien sûr un apport important pour demain et pourront être positifs s’ils sont conçus pour faciliter le travail au quotidien. Mais cela ne peut suffire : « L’entreprise et les métiers de demain nécessiteront des technologies, mais aussi (et surtout) un approfondissement des relations humaines, tant en termes de compétences que d’écoute et de prise en compte de l’autre ». La reconnaissance au travail, c’est une condition essentielle du bien-être des salariés dans leur entreprise.
{}
{}
Source