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Salaires et pouvoir d’achat en 2023

samedi 24 février 2024

En 2023, les salaires dans le secteur privé ont augmenté en moyenne de 3,8 % soit 0,1 point de plus que les prix.

Selon la DARES, au cours du quatrième trimestre 2023, le salaire horaire de base des ouvriers et employés (SHBOE) dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales a augmenté de 0,4 % au cours du quatrième trimestre 2023 :

  • Plus de 0,4 % dans le tertiaire,
  • Plus de 0,3 % dans l’industrie et la construction

Le salaire de base (SHBOE) sur un an a augmenté de 4,1 % fin décembre 2023, sans oublier les deux augmentations du SMIC (2,19 % au 1er janvier et 2 % au 1er mai). Les salaires négociés dans les entreprises dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) montrent un pic jusqu’à la fin de l’année 2022 (5,4 %) puis un ralentissement jusqu’à la fin du 3ème trimestre 2023 (4,9 %) (données Banque de France).

Au regard de l’inflation, les prix à la consommation pour l’ensemble des ménages et hors tabac ont augmenté de 3,6 % entre fin décembre 2022 et fin décembre 2023.

  • Cela représente un gain de pouvoir d’achat sur un an de 0,5 % pour le SHBOE
  • Et un gain de pouvoir d’achat de 0,2 % pour le SMB (salaire mensuel de base), salaire brut mesuré dans les entreprises privées (hors agriculture), de 10 salariés et plus, avant la déduction des cotisations sociales et prestations sociales, mais sans prendre en compte les primes ni les heures supplémentaires.

Les situations sont différentes suivant la catégorie professionnelle. Selon l’INSEE, pour le 4ème trimestre 2023 :

  • Le salaire mensuel de base a augmenté respectivement de 4,3 % pour les ouvriers, de 3,9 % pour les employés, de 3,7 % pour les professions intermédiaires et de 3,3 % pour les cadres.
  • Cela représente un gain de pouvoir d’achat de 0,7 % pour les ouvriers, de 0,3 % pour les employés, de 0,1 % pour les professions intermédiaires et une perte de pouvoir d’achat de 0,3 % pour les cadres.

De nombreux salariés ont vu leur salaire rattrapé par le SMIC, à la suite de la non-revalorisation des grilles salariales dans les conventions collectives de branche. Le SMIC pour un salaire brut a augmenté de 212,34 euros en 3 ans, il s’élève à 1 766,92 euros mensuels brut pour 35 heures hebdomadaires. Ainsi la hausse des salaires a été soutenue par le mécanisme d’indexation du salaire minimum. Les plus modestes ont pu se maintenir au niveau de l’inflation :

  • Par l’écrasement des grilles, des salariés ayant une expérience professionnelle de plusieurs années se sont vus ramenés à un salaire au SMIC.
  • Certains professionnels ont vu leur pouvoir d’achat stagner ou régresser par rapport à l’inflation : les milieux de grilles, certains cadres.

Sur 3 ans, de 2021 à 2023, la crise inflationniste a changé la tendance, les salaires de base du privé ont augmenté de 9,7 %, le point d’indice des fonctionnaires a augmenté de 5 % et les prix ont augmenté de 12,8 % :

  • Le pouvoir d’achat selon l’OFCE a quasi stagné sur la période 2019-2023 malgré la faiblesse des revalorisations salariales compensée par les mesures d’urgence pour limiter l’impact du choc énergétique mais également depuis 2019 le dynamisme des revenus du patrimoine, les baisses de la fiscalité et les mesures de blocage des prix.
  • Les prestations sociales jouent un rôle négatif sur le pouvoir d’achat en raison des décalages d’indexation (ex : les pensions de retraite ont été augmentées début 2024).

Entre mi-2021 et 2023, l’indice des prix a cru de plus de 11 %.

  • L’énergie a « gagné » 36 % et l’alimentaire 21 %.
  • Le pouvoir d’achat est soutenu par le dynamisme des revenus du patrimoine (actions, obligations : + de 20 %, immobilier : + de 6 %) et aussi par des baisses de fiscalité.
  • Les mesures exceptionnelles déployées par l’État (boucliers tarifaires, ristournes, etc…) n’ont pas été retenues dans les calculs. Leur contribution a néanmoins été chiffrée à 300 euros par UC par an.

Les perdants de l’année 2023 sont les foyers situés au milieu de la distribution des salaires, entre le 2ème et le 7ème décile (60 % de la population). L’OFCE fait le pari que les augmentations de salaires devraient être plus dynamiques que l’inflation en 2024.


Références