Un double effet de proximité
Le système de l’apprentissage dans lequel l’apprenti, sous contrat de travail, est formé par une entreprise et par un centre de formation crée une relation forte entre l’apprenti et son entreprise. Car l’apprenti y acquiert une expérience et une connaissance pratique du métier, connaît le fonctionnement du marché du travail et la condition de salarié. De son côté, l’entreprise formatrice peut évaluer sa progression, si bien que l’apprentissage peut constituer un pré-recrutement.
D’autre part, le deuxième effet de proximité tient aux compétences acquises au cours de l’apprentissage, car elles s’acquièrent en grande partie en situation de travail, constituées de compétences pratiques, de savoir-faire et savoir-être spécifiques. Ce qui les rend immédiatement mobilisables.
Trois effets sur le premier emploi
Contrairement aux sortants de la voie scolaire dont le premier emploi est souvent – et majoritairement dans le cas des CAP-BEP – dans une autre entreprise que celle de leur stage et hors de leur spécialité, le premier emploi des sortants d’apprentissage a trois caractéristiques :
1- Les sortants d’apprentissage sont plus souvent recrutés dans l’entreprise de leur formation, même si cela est minoritaire.
Diplôme obtenu | Apprentis | Scolaires/universitaires |
---|---|---|
CAP-BEP | 25 % | 14 % |
Bac pro | 31 % | 24 % |
Supérieur court * | 46 % | 28 % |
* BTS, DUT, licence professionnelle |
2- Ils trouvent plus souvent un emploi correspondant à la spécialité de leur diplôme.
Diplôme obtenu | Apprentis | Scolaires/universitaires |
CAP-BEP | 56 % | 41 % |
Bac pro | 69 % | 52 % |
Supérieur court | 66 % | 57 % |
3- Ils sont plus souvent embauchés en CDI.
- Les apprentis diplômés d’un CAP ou BEP obtiennent un CDI à 43 % s’ils restent dans la même entreprise, 25 % s’ils vont dans une autre, soit bien plus que les scolaires (21 et 23 %).
- Les apprentis issus du supérieur court sont plus nombreux à rester dans leur entreprise et dans ce cas la moitié d’entre eux (50 %) obtiennent un CDI (contre 29 % par la voie scolaire/universitaire) ; mais seulement 38 % s’ils sont embauchés ailleurs (contre 29 % par la voie scolaire/universitaire)
Au total, l’apprentissage constitue bien un atout pour le premier emploi. L’effet de proximité joue, et particulièrement pour les apprentis sortants du secondaire tant que la conjoncture est favorable. Pour les apprentis du supérieur court, dans tous les cas l’apprentissage est protecteur, même si la conjoncture est défavorable. La proximité qui s’établit entre les apprentis et leur entreprise comme avec leur métier est un élément essentiel de la qualité de ce premier emploi.
![](local/cache-vignettes/L700xH395/jlp-apprentissage-prealable-a-l-embauche-aedbd.jpg?1719724636)
Source
- Cereq – Bref n° 406 - Débuter en CDI : le plus des apprentis - avril 2021 :
https://www.cereq.fr/sites/default/files/2021-04/Bref406_web.pdf