mercredi 11 novembre 2015
Une photographie de la situation sociale des entreprises en France vient d’être publiée pour la première fois depuis 1993, à partir de l’enquête Relations professionnelles et Négociations d’entreprise - Réponse 2011. Réalisée dans 4 023 établissements du secteur marchand non agricole dans les entreprises de 11 salariés et plus (20 salariés dans les enquêtes antérieures). L’enquête met en perspective le point de vue des acteurs, en interrogeant à la fois un représentant de la direction, un représentant du personnel, lorsqu’il y en a un, et un échantillon de salariés.
Quelles adhésions ?
En 2011, 44 % des établissements de 11 salariés ou plus du secteur marchand non agricole, employant 56 % des salariés, signalent l’affiliation de leur entreprise à une organisation d’employeurs. 34 % des établissements appartiennent à une entreprise qui adhère directement ou indirectement à au moins l’une des quatre organisations représentatives au niveau national interprofessionnel (MEDEF, CGPME, UPA) ou multiprofessionnel (UNAPL). Si 30 % des établissements adhèrent à une seule organisation d’employeurs, 14 % adhérent à au moins deux organisations différentes. 25,8 % des établissements de 11 salariés et plus qui représentent 40,2 % des salariés adhèrent au MEDEF, 16,6 % à la CGPME, 5,3 % à l’UPA, 1 % à l’UNAPL. La CGPME et l’UNAPL sont implantés dans les TPE, exclues de l’enquête. 6,3 % des établissements adhérent à au moins un des trois principaux regroupements d’employeurs de l’économie sociale et solidaire (OESS, organisations d’employeurs de l’économie sociale) et 5,7 % à d’autres organisations patronales.
Pourquoi ces choix ?
Les taux d’affiliations ne renvoient pas à des préférences mais à des champs professionnels. Les adhérents se distinguent d’une organisation à l’autre par leur taille, leur structure d’entreprise et leur secteur d’activité. La moitié des établissements qui cotisent à des organisations membres du MEDEF ne sont liés qu’à cette organisation, ce qui n’est pas le cas de la CGPME dont plus de ¾ des adhérents sont affiliés à une autre organisation professionnelle. Le taux d’affiliation varie selon le secteur d’activité de 50 % pour les établissements de l’industrie, de la construction et des transports à 43 % pour ceux des services et 36 % des établissements du commerce (hors transports).
L’implantation des organisations patronales fait écho aux formes d’actionnariat, aux types de marchés, à la présence syndicale, à l’investissement des DRH.
Les organisations syndicales d’employeurs sont perçues comme peu représentatives par les directions d’entreprise. La distance sociale entre les élites patronales des grandes fédérations et les chefs d’entreprises qu’ils ont vocation à représenter peut contribuer à expliquer une telle défiance.
Références :