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Les clés du social : L'attractivité de la France pour les investisseurs étrangers se maintient

L’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers se maintient

Publié le 15 juin 2024 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Attractive un jour, attractive toujours ? C’est par cette jolie question que EY (Ernest et Young) présente le baromètre de l’attractivité de la France. Avec 1 194 projets annoncés, la France a conservé en 2023 la 1ère place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, et ce pour la 5ème année consécutive. Par ailleurs, 76 % des 204 dirigeants interrogés par EY pensent que la France peut encore améliorer son attractivité d’ici trois ans.

Des résultats positifs

Le baromètre repose d’une part sur une enquête auprès de 204 décideurs internationaux, interrogés du 13 février au 19 mars 2024 et d’autre part sur le recensement des projets d’investissements étrangers annoncés en 2023 en France et en Europe.
Pour les enquêteurs, dans un contexte national et international tendu, la France bénéficie du triple effet des réformes gouvernementales, du rattrapage des investissements qui ne s’étaient pas réalisés pendant deux décennies et de la situation encore plus complexe de nos concurrents. Les fondamentaux historiques du pays (compétences, infrastructures, marché) constituent le socle de l’attractivité tricolore aux yeux des dirigeants internationaux, et l’environnement juridique et réglementaire n’est plus considéré comme un handicap critique.
Mais la question reste posée pour EY de la permanence d’une attractivité au plus haut niveau car notre pays connait aussi des difficultés en termes de dette et de déficit, de marché de l’emploi…

Attractive un jour…

Dans une Europe à la peine, la France continue de faire la course en tête avec 1 194 projets

  • La conjoncture mondiale pèse sur les investissements internationaux en Europe : le nombre d’implantations et d’extensions annoncé en 2023 (5 694) diminue de 4 % par rapport à 2022.
  • Malgré le ralentissement économique, l’Hexagone résiste. Avec 1 194 implantations ou extensions annoncées en 2023 (-5 % vs 2022), la France conserve la première place du classement européen pour la cinquième année consécutive, devant le Royaume-Uni (985 projets, +6 % vs 2022) et l’Allemagne (733, -12 % vs 2022).
  • L’enquête européenne de perception, menée auprès de 500 dirigeants, place également la France en tête des pays européens jugés « les plus attractifs », devant l’Allemagne et le Royaume-Uni et 76 % des dirigeants pensent que notre attractivité s’améliorera.

Une situation corrélée aux axes de développement de notre pays

Il s’agit bien sûr de l’industrialisation de notre pays et de la création d’emplois. Les entreprises à capitaux étrangers ont généré plus d’emplois en 2023, près de 40 000, soit 4 % de plus qu’en 2022. Avec 530 usines implantées ou étendues en France en 2023 (soit 44 % des projets dans l’Hexagone), la France réussit à conserver la 1ère place européenne.
Cette réindustrialisation a généré 20 545 emplois, avec une augmentation des projets de décarbonation et de robotisation, mais aussi plus d’investissements dans la mobilité électrique, l’IA et la santé.

Cette attractivité concerne toute la France et montre une montée en puissance de toutes les régions. Cinq régions françaises (Île-de- France, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Occitanie) figurent dans le top 15 européen cette année. Et ce n’est pas qu’un gain pour les grandes métropoles puisque les zones rurales et les villes moyennes françaises accueillent 45 % des investissements en 2023.

… Attractive toujours ?

Lorsqu’ils sont interrogés sur les « facteurs d’influence » en faveur d’une future implantation en France, les dirigeants soulignent la persistance d’un déficit de compétitivité ainsi que l’impact du climat social et de la crise énergétique des derniers mois. Notons que les PME sont moins enclines que les grands groupes à s’implanter ou à envisager un développement de leurs activités en France au cours de l’année 2024 (58 % vs 77 %).

En conclusion, l’enquête pointe quelques signaux faibles sur certains secteurs historiques et sur l’innovation. Malgré les progrès de l’année, les implantations et extensions en France sont moins denses en emplois que dans le reste des principaux pays d’accueil des investissements étrangers en Europe. Certains secteurs industriels historiques, comme la chimie et l’agroalimentaire, sont en perte de vitesse...

Le sommet Choose France, convoqué par le président de la République à Versailles le 13 mai, permet de maintenir une forme d’optimisme puisque les 180 patrons étrangers présents ont annoncé plus de 15 milliards d’euros d’investissement. Non, tout ne va pas si mal dans notre pays.


Sources