Pourtant en 2015, 90 % des salariés en emploi sont en CDI dans le secteur privé. Mais la proportion des contrats à durée limitée a beaucoup augmenté, passant de 4,5 % en 1982 à 11,5 % en 2015.
Une répartition inégale selon les secteurs professionnels et la catégorie socioprofessionnelle
Si les CDD sont assez limités dans l’industrie (5,3 % des emplois), ils sont très nombreux dans l’agriculture-sylviculture-pêche (22,3 %) et beaucoup plus répandus dans certains services. Il faut remarquer aussi que les contrats à durée limitée sont en plus fort pourcentage dans le public que dans le privé marchand.
Secteurs | % de contrats à durée limitée |
---|---|
Secteur privé marchand | 9,8 |
Agriculture, sylviculture et pêche | 22,4 |
Construction | 6,4 |
Commerce, transports, hébergement-restauration | 10,3 |
Information-communication, services financiers, immobiliers et services aux entreprise | 12,0 |
Services aux ménages | 18,3 |
Administration publique, éducation, santé | 14,3 % |
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Dans ces familles de secteurs, certains sont en pointe pour ces contrats de durée déterminée : la production de films et les enregistrements sonores (45 %), les activités créatives, artistiques et de spectacle (43 %), l’hébergement (30 %), les bibliothèques, archives, musées et autres (29 %), les activités sportives, récréatives et de loisirs (27 %).
De même, la répartition est inégale entre les catégories d’emplois, avec seulement 3,8 % des cadres du privé marchand en de tels contrats, contre 11,3 % des ouvriers et 14,3 % des employés. Là encore avec des différences à l’intérieur de ces catégories : les cadres des secteurs de l’information, des arts et spectacles sont souvent en contrat limité : plus du quart en contrat temporaire et 11 % dans d’autres contrats à durée limitée. De même, chez les ouvriers, les non-qualifiés sont beaucoup plus souvent concernés que les qualifiés (18 % contre 8,6 %). Chez les employés, si seuls 8,1 % d’entre eux sont dans ces types de contrats, cela monte à 14,7 % dans les services aux particuliers.
L’évolution de la situation des salariés selon leur contrat
En général, les salariés en CDI gardent leur type de contrat : 73 % sont toujours en CDI 7 ans plus tard, dont un peu plus de la moitié dans la même entreprise. Les 27 % restants, 2/3 sont devenus inactifs (retraités…) ou chômeurs et seuls 5 % sont en contrat limité. Ainsi le CDI représente une situation majoritairement stable, malgré la crise économique de 2008-2009 et la dégradation du marché du travail.
En revanche, si 24 % des salariés du privé en contrats à durée limitée sont en CDI dès l’année suivante et une fois sur 2 chez le même employeur, au total seuls 47 % sont en CDI 7 ans plus tard et peu souvent (1/5) chez le même employeur. Et beaucoup des salariés en contrats limités (43 %) ont connu des périodes de chômage indemnisé.
De même un peu moins de la moitié des contractuels restés dans la fonction publique sont passés fonctionnaires 7 ans après. Parmi les autres, beaucoup ont quitté la fonction publique (40 % dans les 3 ans), 20 % sont passés dans le privé au bout de 6 ans.
L’insertion est encore plus difficile pour les salariés en intérim, seuls 15 % sont en CDI au bout d’un an, leurs périodes de chômage indemnisé sont plus fréquentes : 21 % sont surtout chômeurs ; l’écart se réduit au bout des 7 ans (41 % en CDI). Quant à ceux qui étaient principalement chômeurs indemnisés en 2008, ils retrouvent plus rarement un CDI (28 % seulement 7 ans après) et un sur 2 seulement est en emploi, dont 28 % en CDI.
Les jeunes s’en sortent un peu mieux : 51 % des jeunes femmes et 49 % des jeunes hommes (16 à 35 ans) sont en CDI 7 ans plus tard. Les 35-50 ans accèdent plus difficilement à un CDI (44 % des femmes et 36 % des hommes).
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, à caractéristiques individuelles identiques, les salaires horaires de départ sont quasiment similaires pour les salariés en contrat limité et ceux en CDI, avec une légère supériorité pour ceux en contrat limité (+1,8 %). Cependant leur progression est ensuite inférieure.
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Au total, l’ensemble des données de l’Insee montre la difficulté pour ceux qui commencent - ou recommencent – avec des contrats précaires d’accéder à un emploi stable. Les contrats courts sont peu souvent un tremplin pour une carrière stabilisée, d’autant moins selon l’avancée en âge et la situation est plus difficile pour les hommes.
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