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Les compétences transversales favorisent la mobilité

mercredi 17 avril 2024

Les statistiques montrent que le nombre de transitions professionnelles a augmenté depuis 30 ans. C’est d’autant plus important que, face aux si grands changements économiques et technologiques que nous connaissons, les transitions professionnelles sont un enjeu de plus en plus essentiel. Aussi est-il nécessaire, comme le pense France Stratégie, de les anticiper pour qu’elles soient volontaires et non imposées et s’intègrent dans un parcours professionnel en progression. Il n’est pas inutile de ressortir sa note de synthèse de 2018 qui devient encore plus utile dans le contexte actuel.

L’identification des compétences transversales

On cite ce concept en permanence mais souvent sans vraiment le définir et les identifier. Face à ce flou, France stratégie a cherché à éclairer leur existence à partir des enquêtes Conditions de travail de la Dares. Elle a ainsi défini 16 situations de travail, identifié pour chacune les principales compétences transversales employées, avec plus ou moins d’intensité selon qu’elles s’exercent dans un type de travail taylorien, autonome peu formalisé, répétitif artisanal, ou autonome mais régulé par des objectifs.

16 situations de travail
Lecture ou rédaction de documents Compétences en expression écrite et compréhension écrite
Utilisation des outils informatiques Compétences en bureautique et en informatique
Contact avec le public Capacité à communiquer - Sens de l’écoute - Sens de la relation client (prise en compte des besoins du client), sens commercial - Agir dans une relation de service
Réponse immédiate à la demande Réactivité
Travail en équipe Capacité à réaliser un travail dans le cadre d’une équipe - Capacité à collaborer avec les autres - Savoir animer une équipe
Encadrement, supervision Savoir encadrer - Capacité à décider - Capacité à fédérer
Procédures de qualité et prise en charge des risques Savoir respecter les règles et les consignes - Sens des responsabilités - Avoir les bons gestes et réflexes afin d’éviter les risques
Efforts physiques et
Environnement de travail contraint 		Résistance physique - Savoir adopter les gestes et postures pour éviter les douleurs et ménager son corps
Conduite d’un véhicule Utilisation d’un véhicule dans le cadre du travail ou pour les besoins professionnels (hors déplacement domicile-travail)
Manipulation ou examen de petits objets Dextérité manuelle
Attention visuelle ou sonore Capacité à maintenir son attention dans la durée
Travail sous pression Capacité à travailler sous pression - Capacité à gérer le stress
Organisation du travail -Travail répétitif de type artisanal :
Sens des responsabilités, polyvalence, etc.
– Travail autonome qualifié :
Capacité à résoudre seul des problèmes techniques, capacité à faire face à un aléa courant, etc.
– Travail taylorien : Capacité à suivre un rythme de travail répétitif, etc.
– Travail autonome peu formalisé :
Capacité à être autonome, sens des responsabilités, etc.
Charge émotionnelle Capacité à maitriser ses émotions – Capacité à prendre du recul
Changements organisationnels Capacité d’adaptation

Les transitions entre métiers

La suite du travail consiste dans la recherche des métiers correspondant à ces situations de travail, et à associer les métiers en fonction des compétences transversales utilisées et des types de postes exercés, ce qui a abouti à la distinction de 75 familles de métiers et à mettre en exergue les métiers les plus concernés par ces situations de travail.

Comment se passent les transitions ? France Stratégie utilise pour cela les enquêtes emploi de l’Insee en définissant 4 « aires » de métiers : les métiers manuels et techniques, ceux des services, le tertiaire administratif, et les cadres techniques et techniciens.

Cette approche a permis de conclure que dans les métiers où des compétences transversales sont fortement requises, les transitions professionnelles entre métiers sont plus fréquentes. Onze des seize situations de travail accroissent les probabilités de transitions entre métiers. Avec bien sûr des différences d’intensité selon le domaine professionnel, selon que cela implique le passage d’un métier fortement masculinisé à un métier très féminisé ou vice-versa et selon la localisation de certains territoires.



Poursuivre ce travail, dans l’entreprise pour une mobilité interne, comme au niveau des secteurs et inter-secteurs, aidera à créer des référentiels partagés facilitant les transitions et les reconversions. C’est d’autant plus important pour les peu diplômés car cela permet de démontrer leur employabilité et ainsi sécuriser davantage leurs parcours professionnels.

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