samedi 24 juin 2023
Les statistiques que la Drees a sorties en début d’année s’appuient sur des enquêtes un peu anciennes, de 2017 à 2019, mais les situations qu’elles révèlent sont toujours autant réelles. On y comprend la difficulté de retrouver un emploi quand on est au RSA, le peu de qualité des emplois trouvés, les freins rencontrés et l’insuffisance de l’accompagnement.
Le retour à l’emploi : des emplois précaires
4 personnes sur 10 au RSA fin 2018 ont travaillé en 2019. Mais elles ont trouvé des emplois d’une grande précarité :
– Des CDD, au moins 2 dans l’année, ou de l’intérim et parfois des contrats aidés.
– Même pour ceux qui obtiennent un CDI, souvent celui-ci n’est pas très durable et ne continue pas en 2020.
– Seul 1 sur 2 (54 %) travaille à temps plein, encore moins d’ailleurs parmi les femmes (43 %).
– Si bien que seuls 4 sur 10 de ceux qui ont travaillé en 2019 sortent des minima sociaux.
– Les emplois qu’ils trouvent sont généralement des emplois peu qualifiés, employés ou ouvriers à 90 %, dont 23 % d’ouvriers spécialisés soit 3 fois plus que le taux salarié général, et 24 % d’employés de particuliers (ménage, aides à domicile, assistants maternels) ou de l’hébergement-restauration.
Les freins principaux au retour à l’emploi
Les bénéficiaires du RSA au chômage fin 2017 citent comme frein principal les problèmes de transport (absence de moyens de transport, coût des déplacements) à 46 %, des problèmes de santé pour 29 % ; des problèmes de garde d’enfants pour 25 % de ceux qui ne cherchent pas d’emploi.
Pour les aider à franchir ces obstacles, seules un tiers des personnes au RSA déclarent avoir eu un accompagnement en 2018. 22 % ont bénéficié d’un accompagnement à but professionnel, 28 % s’ils étaient au chômage ; 21 % d’un accompagnement à visée sociale. C’est peu, alors que ceux qui ont été accompagnés en sont très satisfaits, que l’aide ait été à but professionnel ou social. Ceci alors que 3 bénéficiaires sur 5 ont ressenti en 2018 un besoin d’aide …qui ne s’est pas traduit par un accompagnement !
Au moment où un projet de loi « plein emploi » veut organiser l’évolution vers le plein emploi et améliorer l’accompagnement des demandeurs d’emploi, et prévoit la conditionnalité de l’accès au RSA, ces insuffisances d’accompagnement sont à pointer fortement, comme le véritable enjeu tant pour retrouver une possibilité de réinsertion professionnelle que de résoudre les problèmes de vie qui handicapent l’accès à l’emploi ; de même que les besoins de formation de ces personnes pour leur permettre de se qualifier.
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