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Les clés du social : Élections européennes 2024 : les salariés proches d'un syndicat ont moins voté RN

Élections européennes 2024 : les salariés proches d’un syndicat ont moins voté RN

Publié le 29 juin 2024 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Alors que les électeurs ont placé largement en tête la liste du Rassemblement National à l’occasion des dernières élections européennes avec environ 31,5 %, les salariés proches d’un syndicat ont moins voté pour le RN en lui accordant tout de même 23 % des voix, en légère progression par rapport au score de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022 (21 % des voix). Comme pour les élections précédentes, les préférences des électeurs proches d’un syndicat sont différentes suivant les sensibilités syndicales. C’est ce qui ressort d’un sondage effectué à la sortie des urnes par l’institut Toluna-Harris Interactive le 9 juin 2024 repris par la presse. Précisions par organisation syndicale.

Les proches de la CFDT placent la liste PS-PP en première position
La liste Parti Socialiste-Place Publique (PS-PP) obtient 26 % des voix des proches de la CFDT. Mais la progression du vote RN déjà enregistrée lors des dernières élections présidentielles et législatives se confirme. Le RN obtient 22 % chez les sympathisants de la CFDT. Pour rappel, c’était 7 % en 2017 et 15 % lors des dernières élections présidentielles. Une progression inquiétante pour un syndicat qui a toujours affirmé son opposition à l’extrême droite et au FN-RN en particulier. La liste Renaissance obtient 21 % des voix, loin devant les autres listes mais nettement en deçà du score obtenu par Emmanuel Macron en 2022 (44 %).

Les proches de la CGT placent LFI en tête
Pour les proches de la CGT, c’est la liste menée par Manon Aubry (LFI) qui l’emporte avec 25 % des voix juste devant la liste RN (24 %). Marine Le Pen avait déjà séduit de nombreux sympathisants CGT en 2022 avec 21 %. Le score réalisé par le RN chez les proches de la CGT est aussi préoccupant pour une organisation qui a fait campagne comme la CFDT contre ce parti. La liste PS-PP obtient 16 % des voix. Cet électorat rejette très clairement le parti présentiel en ne lui accordant que 4 % des voix.

Les proches de FO placent le RN largement en tête
FO est la seule organisation syndicale dont les sympathisants placent en tête la RN avec 34 % de voix. Cela confirme une influence déjà enregistrée aux élections précédentes, ce qui ne peut qu’interroger les dirigeants de cette organisation. Les autres listes sont nettement derrière avec 12 % pour les listes PS-PP et LFI et 6 % pour celles de Renaissance et des Verts.

Les proches de la CFE-CGC placent en tête la liste Renaissance
La liste de Valérie Hayer obtient 19 %, comme pour la CFDT un score nettement en retrait par rapport à celui obtenu en 2022 par Emmanuel Macron (44 %). Avec 3 points de moins, la liste RN arrive en deuxième position (16 %). Le RN obtient chez ces électeurs un score légèrement inférieur à celui de Marine Le Pen en 2022. Suivent loin derrière, les listes LFI, PS-PP et Les verts qui obtiennent chacune 8 % des suffrages.

Les proches de la CFTC font de même
Alors qu’ils avaient placé Marine Le Pen en tête en 2022 (27 %), les sympathisants CFTC ont cette fois-ci privilégié la liste Renaissance avec un score de 23 % nettement devant le RN (16 %). Les positionnements anti-RN d’une partie du clergé catholique ont-ils eu un impact sur cet électorat ? Suivent la liste Les Républicains 10 % et assez étonnamment des listes d’extrême gauche comme LFI (9 %) ou encore Lutte Ouvrière (7 %) au même niveau que la liste PS-PP (8 %). Des résultats surprenants de la part d’un électorat traditionnellement plutôt imperméable à ce type d’influences.

Les proches de l’UNSA placent PS-PP et RN au coude à coude
Avec respectivement 22 % et 21 % ces deux listes se situent loin devant les autres listes. Là encore, le poids du RN est inquiétant sur un électorat traditionnellement de gauche et attaché aux valeurs républicaines.

La liste PS-PP nettement en tête chez les proches de la FSU
Avec 27 % des voix la liste de Raphaël Glucksmann a été privilégiée par les sympathisants de la FSU alors même que LFI n’a recueilli que 10 % des voix. Inquiétant toutefois pour cette organisation, les 19 % obtenu par la liste RN de la part d’un électorat qui avait plutôt bien résisté jusqu’ici à la poussée d’extrême droite.

PS-PP et LFI au coude à coude chez les proches de Solidaires
La liste PS-PP arrive en tête avec 18 % des voix devançant d’une courte tête la liste LFI (17 %). Mais, comme pour les autres organisations, le RN n’est pas loin avec 15 % des voix, un score préoccupant de la part de cet électorat attiré plutôt par l’extrême gauche.

Du côté patronal, c’est le RN qui l’emporte
20 % des chefs d’entreprise ont voté RN loin devant la liste Renaissance (11 %) et plus étonnamment la liste LFI (10 %). Le sondage n’indique pas les différences entre la proximité avec le MEDEF, la CPME et l’U2P.



En conclusion, alors que le monde de l’entreprise résiste encore, parfois difficilement, à la poussée de l’extrême droite qui progresse globalement, le RN étend son influence aujourd’hui sur des couches d’un électorat qui l’avaient repoussé jusqu’ici, notamment à la CGT et la CFDT. Un défi pour elles et plus encore pour FO notamment dans les entreprises pour convaincre des salariés qui leur sont proches et plus encore ceux qui ne sont proches d’aucun syndicat et ont voté à 36 % pour le RN.


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