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Les clés du social : Le télétravail, maintenant bien implanté

Le télétravail, maintenant bien implanté

Publié le 4 décembre 2024 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Le télétravail n’avait pas vraiment « mordu » en France jusqu’en 2019. Seul un petit nombre de cadres l’exerçaient déjà. L’arrivée du covid a tout changé : le télétravail a concerné un grand nombre de salariés pour éviter la contagion dans les transports et au travail : 42 % des salariés ont au moins une fois télétravaillé entre mars 2020 et le début 2021. Et depuis la fin des confinements ? Une publication de la Dares évalue la place actuelle et les pratiques du télétravail.

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La part des salariés en télétravail

Télétravail au moins occasionnel
ou quelques jours par mois
Dont télétravail intensif
3 jours ou + par semaine
2019 9% 1%
2021 31% 18%
2023 26% 5%



Ce petit tableau explicite clairement le fait que le télétravail est maintenant bien installé, même si, depuis 2021, il a continué d’évoluer. On voit que le télétravail complet a correspondu à la pandémie et a reculé depuis, remplacé par un télétravail plus modéré d’1 jour ou 2 par semaine ou plus occasionnel.

Qui télétravaille ?

Jusqu’en 2019, c’était presqu’exclusivement des cadres, alors que 60 % des postes sont considérés comme non télétravaillables. La hausse 2019-2021concerne toutes les catégories de salariés, tout en étant plus répandu chez les salariés de l’informatique, les cadres des banques et assurances, les cadres commerciaux ou technico-commerciaux et les personnels d’études et recherche. On trouve aussi plus de femmes, plus de jeunes et de plus diplômés parmi les télétravailleurs. L’essor des femmes est remarquable puisqu’elles ne représentaient que 43 % des télétravailleurs en 2019 et sont maintenant 51 %, ayant dépassé les hommes.

Cependant, le télétravail est beaucoup moins répandu parmi les employés administratifs de la fonction publique, les secrétaires et les enseignants. Sans oublier bien sûr les ouvriers en raison de leurs types de postes.

Les conditions des télétravailleurs

98 % des télétravailleurs travaillent chez eux, les tiers lieux ne concernent que 2 % d’entre eux. Une majorité considère que leurs moyens sont suffisants et adaptés. L’indemnisation par l’employeur concerne 39 % des télétravailleurs, en progrès par rapport à 2019 (14 % seulement). Mais la compensation financière est souvent inexistante pour les plus jeunes, les salariés du privé et les CDD. Les moyens sont un peu plus souvent considérés comme insuffisants ou inadaptés parmi les femmes, les professions intermédiaires et 2 fois plus souvent par les agents publics.

Quels souhaits de télétravail ?

On a beaucoup parlé du retour dans l’entreprise à 100 % après la période intense de télétravail, soit par volonté des entreprises, soit par souhait de salariés. En fait les enquêtes de la Dares montrent une réalité beaucoup plus variée. Un tiers des salariés souhaitent télétravailler, soit presque la totalité des postes reconnus comme télétravaillables.

Les télétravailleurs souhaitent continuer à télétravailler, même si c’est à un rythme moins soutenu : beaucoup moins à temps complet ou + de 3 jours, essentiellement 1 jour ou 2 par semaine. 44 % d’entre eux souhaitent continuer à télétravailler autant, notamment les cadres, 40 % souhaiteraient télétravailler plus, notamment les employés, les femmes et la moitié de ceux qui n’ont qu’un jour ou moins de télétravail par semaine.

Les non-télétravailleurs sont nombreux aussi à le souhaiter : 2,2 millions aspirent au télétravail. 19 % des salariés dits sur poste non télétravaillable pensent qu’il pourrait l’être et 2/3 d’entre eux le souhaiteraient. Cependant les aspirations au télétravail sont très différentes selon les catégories socioprofessionnelles : si peu d’ouvriers aspirent à télétravailler, les cadres sont beaucoup plus nombreux à le souhaiter, de même que les femmes, les bac + 5 et plus, les employés des banques et assurances, de la comptabilité et les secrétaires, secteurs où la pratique est déjà bien établie, suivis par ceux de la fonction publique.

On voit ainsi que la pratique du télétravail s’est bien implantée et normalisée. Elle apporte d’ailleurs de meilleures conditions de travail (moins de fatigue, de stress, meilleure conciliation vie personnelle – vie professionnelle en particulier pour les hommes). Beaucoup d’accords d’entreprise sur le télétravail arrivent à leur fin. Ces souhaits sont donc à prendre en compte lors de la négociation de renouvellement de l’accord d’entreprise.


Sources

  • linkedin
  • viadeo
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