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Les clés du social : Les conséquences financières du premier confinement à l'aune des territoires

Les conséquences financières du premier confinement à l’aune des territoires

Publié le 22 mai 2021 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Alors que le troisième confinement vient de s’achever, retour, grâce à l’Insee, sur les conséquences financières du premier confinement au printemps 2020 (17 mars au 11 mai) sur les habitants des territoires métropolitains et ultramarins. Ainsi, les habitants d’Île-de-France, du pourtour méditerranéen, des Alpes, de Guadeloupe ou de l’Aisne, déclarent plus souvent une situation financière dégradée. Les raisons en sont multiples, un taux de pauvreté déjà présent comme en Seine-Saint-Denis, l’arrêt du tourisme comme en PACA, la présence forte ou pas de retraités…

Un quart des enquêtés déclarent une dégradation de leur situation financière à la suite du confinement

Même si les mesures exceptionnelles de soutien aux revenus ont été très fortes, en mai 2020, un quart des personnes consultées déclarent que la situation financière de leur ménage s’est dégradée depuis le début du confinement, On constate des disparités au niveau des départements en fonction de leurs spécificités socio-économiques. Par exemple, en Seine-Saint-Denis, un tiers des habitants déclarent une dégradation de sa situation financière. Il s’agit de la proportion la plus élevée en France.

Les territoires les plus touchés…

La situation financière est plus dégradée dans certains départements de l’Île-de-France, du Sud-Est, des Hauts-de-France mais aussi des Antilles. Cela concerne plus de 26 % des habitants de Haute-Corse, de Guadeloupe, du Val-de-Marne, de la Seine-et-Marne, des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône, contre 23 % en moyenne nationale. Dans les départements d’outre-mer, la Guadeloupe est le troisième département le plus concerné après la Seine-Saint-Denis et la Haute-Corse.

… Et les moins touchés

Il s’agit des personnes vivant en Bretagne, dans les Pays-de-la-Loire, en Bourgogne-Franche-Comté mais aussi en Nouvelle-Aquitaine et dans les départements auvergnats (moins de 22 %). Dans les Deux-Sèvres, l’Aveyron ou l’Ille-et-Vilaine, moins de 18 % des habitants sont concernés et enfin l’Orne et le Finistère sont les départements où la situation financière des personnes s’est le moins souvent dégradée (au plus 17 %).

Les retraités ont protégé les départements où ils résident en majorité

Les retraités ont été davantage épargnés par les conséquences financières du confinement que les actifs. En effet, leurs pensions de retraites n’ont pas été impactées. Seuls 6 % des retraités déclarent que la situation financière de leur ménage s’est dégradée avec le premier confinement. Les retraités, qui représentent 27 % des habitants de plus de quinze ans du pays, sont inégalement répartis sur le territoire. L’Insee note que dans la Creuse ou la Nièvre, ils représentent plus de 37 % de la population alors qu’ils ne dépassent pas le quart des habitants en Île-de-France, dans le Rhône ou en Haute-Garonne. Globalement, ils ont aussi protégé les autres habitants de leurs départements car dans ces zones, la situation financière des habitants s’est en général moins souvent dégradée qu’en moyenne nationale.

Les plus pauvres sont les plus touchés

La situation financière des habitants s’est dégradée d’autant plus que le niveau de vie était faible avant le confinement. Ainsi, parmi les 10 % de ménages les plus modestes, 35 % ont perçu une dégradation de leur situation financière lors du premier confinement. C’est le cas pour l’Aude, la Seine-Saint-Denis et, dans une moindre mesure, la Haute-Corse.

Les conséquences du chômage partiel

L’enquête de l’Insee est utile pour affiner l’impact du chômage partiel. Nous savons son utilité mais l’enquête constate que le recours fréquent au chômage partiel et la dégradation de la situation financière vont souvent de pair car les mesures de chômage partiel ne compensent pas toujours les baisses de salaires et attestent d’un ralentissement économique plus marqué qui a d’autres conséquences.

L’impact de l’arrêt du tourisme

L’Insee constate que dans les Alpes et le Sud, en particulier PACA, les habitants subissent l’arrêt du tourisme et leur situation financière s’est plus souvent dégradée qu’au niveau national. En Savoie et en Haute-Savoie, la saison touristique d’hiver a été interrompue brutalement avec le début du confinement et la fermeture des stations de ski. Ainsi, une personne sur trois, hors retraités, déclare que sa situation financière s’est dégradée.

En conclusion, l’Insee relève que les conséquences financières ont peu de liens avec la situation sanitaire des différents départements pendant la première vague, ce qui peut paraitre paradoxal. Ainsi, l’enquête montre que le Haut-Rhin est resté dans la moyenne nationale sur les conséquences économiques, alors qu’il était parmi les plus touchés sur le plan sanitaire. À l’inverse, la Haute-Corse et les Alpes-Maritimes, relativement épargnées par l’épidémie lors du premier confinement, ont été plus touchées par les conséquences économiques.


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