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Les clés du social : Les impacts territoriaux du télétravail et leurs liens avec les politiques publiques

Les impacts territoriaux du télétravail et leurs liens avec les politiques publiques

Publié le 26 février 2025 / Temps de lecture estimé : 3 mn

L’Inspection générale de l’Environnement et du Développement durable (IGEDD) et France Stratégie ont produit un rapport commun sur les impacts territoriaux du télétravail. Il traite de l’échelle nationale avec un focus sur trois grandes métropoles françaises : Lyon, Rennes et Toulouse. Choix de lieu de résidence, trafic routier et fréquentation des transports en commun, stratégies immobilières des entreprises… sont passés au crible ainsi que les politiques publiques concernées par ce thème. Les effets restent inégalement répartis à l’échelle nationale soulignent les chercheurs.

Le télétravail, une réalité du monde du travail mais sans uniformité

Depuis la crise sanitaire liée au Covid, le télétravail a continué à se développer. Le rapport montre qu’il concerne plutôt certains territoires (grandes métropoles) et certaines professions (en particulier les cadres). En 2023, près de 19 % des salariés français étaient en télétravail. Mais ce chiffre d’une moyenne cache de grandes disparités. Ainsi, la région parisienne est hors catégorie. La part des télétravailleurs parmi les salariés résidents s’élève à 43 % dans Paris Centre et à 38 % dans la petite couronne. Hors région parisienne, le télétravail concernait 22 % des salariés dans les agglomérations de plus de 200 000 habitants, contre moins de 13 % dans les autres agglomérations.

L’effet sur les lieux de résidence et les mobilités

Pour les choix de lieu de résidence, l’enquête ne relève pas de modification concrète des flux (entre régions, métropoles, villes moyennes et espaces ruraux) imputable au développement du télétravail. Mais, le rapport met en évidence que le télétravail, loin de détendre le marché du logement, renforce la demande, en particulier dans les zones à forte attractivité touristique et dans celles bien dotées en équipements urbains.

Concernant les mobilités, le télétravail a engendré une baisse de la fréquentation des transports en commun aux heures de pointe et une diminution du trafic routier dans certaines grandes villes comme Rennes ou Toulouse. Mais, la circulation automobile reste cependant inchangée en Île-de-France et à Lyon.

Il a été aussi constaté une forte hausse de la fréquentation des trains express régionaux (TER), bien que cette dernière « ne puisse être attribuée au seul télétravail » d’après les auteurs. L’augmentation du prix des carburants pour automobile ayant certainement joué un rôle.

De nouvelles stratégies immobilières pour les entreprises

L’impact se ressent dans les stratégies immobilières des entreprises. Ainsi, dans les villes étudiées, le télétravail favorise une réduction partielle des surfaces de bureaux et une relocalisation de ces derniers vers les centres-villes, au détriment des périphéries. On constate que dans les centres-villes, les sociétés cherchent à rendre les espaces de travail plus attractifs pour inciter la présence des salariés sur site. A contrario, en périphérie, lorsque certaines commodités (moyens de transports, services, commerces) sont absentes, le nombre de bureaux vacants « sans perspective de réutilisation rapide » augmente. La question posée par le rapport aux pouvoirs publics est : ces nouvelles stratégies immobilières des entreprises ne présentent-elles pas un « risque d’éviction du logement dans les quartiers centraux » ?

Tout n’est pas lié au télétravail

Les auteurs soulignent que ce mode de travail accentue des tendances en cours comme la diminution des déplacements domicile-travail, le recours accru aux mobilités douces, la réduction des émissions de gaz à effet de serre...

L’impact sur l’environnement

Le Crédoc nous apprend qu’en raison des trajets domicile-travail évités, les émissions de CO2 d’une journée de télétravail s’élèvent en moyenne à 1 kg par actif, contre 6 kg en présentiel. Mais d’après le rapport, si le télétravail contribue à réduire le nombre de trajets domicile-travail, les auteurs notent d’autres effets tels que « la multiplication des déplacements pour d’autres motifs » ou « l’allongement de la distance domicile-travail », favorisant l’usage de la voiture.

Conclusion

À l’évidence, le télétravail a une incidence sur les politiques d’aménagement du territoire, la transition écologique et sur les politiques immobilières des entreprises. La question est désormais posée de comment mieux prendre en compte le télétravail dans les politiques publiques locales et nationales.


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