Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées
Pour la présidente Carole Delga (PS), c’est « une union (des 2 régions) qui fera notre force », tant il est vrai que la question de la construction de la complémentarité des 2 anciennes régions est centrale. Elle a deux priorités : l’emploi et la citoyenneté.
Carole Delga veut faire de la nouvelle grande région « la première région d’Europe à énergie positive ».
Elle lancera rapidement ce printemps un « plan Marshall » pour le bâtiment de 800 millions d’euros pour 2016, plan qu’elle avait déjà annoncé en décembre. Dans le même temps, elle lancera un « schéma de développement économique au plus près des besoins des jeunes ».
Elle annonce pour l’automne une grande conférence sur l’emploi mettant l’accent sur la création d’emplois et l’activité économique, afin de déterminer les besoins des filières, en particulier émergentes, et encourager l’innovation. Elle propose de créer un 2ème incubateur régional pour l’économie sociale et solidaire et de soutenir les activités de recherche (allocations doctorales, équipements de pointe…). Enfin, elle propose de mettre en place une garantie emploi-formation pour les demandeurs d’emploi, les jeunes sans qualification et les salariés en reconversion.
Elle veut aménager le territoire par un « plan Rail » qui sera lancé par le biais d’états généraux.
Les indemnités n’augmenteront pas pour les élus régionaux, la question a été tranchée lors d’une assemblée plénière. Mme Delga a aussi annoncé une grande consultation populaire pour le choix du nom de la future grande région.
Auvergne-Rhône-Alpes
Désormais à la tête d’une région poids lourd économique, Laurent Wauquiez (LR), élu Président, veut « montrer que ses idées peuvent être appliquées ».
Au nom de la première de ses priorités, « le sens de l’exemplarité », Laurent Wauquiez a annoncé plusieurs mesures d’économies : une diminution du montant des indemnités des élus, du nombre de membres de la commission permanente « en deçà de ce qu’autorise la loi », et « une économie sur le train de vie ».
Au cours des trois prochains mois, Laurent Wauquiez mettra en route plusieurs chantiers : un programme zéro charge pour la première embauche ; une préférence régionale dans les marchés publics ; la priorité aux produits de la région dans les cantines ; un système régional de bourse aux étudiants méritants et le renforcement de la sécurité dans les trains TER et les établissements scolaires.
Laurent Wauquiez s’est engagé à consulter par Internet ses 8 millions d’administrés pour déterminer le nom de la nouvelle région.
Nord-Pas-de-Calais-Picardie
« C’est la campagne la plus dure que j’ai eue à mener. » a déclaré Xavier Bertrand (LR) élu président de la région et qui a su illustrer avec 2 brèves prises de parole l’incarnation du besoin de changement des électeurs.
Dès le lendemain de son élection comme Président, Xavier Bertrand a lancé officiellement la plateforme Proch’emploi, un dispositif chargé de faire le lien entre les offres d’emploi non pourvues et les chômeurs de la nouvelle grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Lors de son élection, il a présenté un « New deal régional » pour l’emploi, avec des allégements de charges pour toute nouvelle création d’emplois dans les TPE et PME. Il propose une aide aux transports en prenant en charge une partie des frais de déplacement. Pour le monde agricole, les élus voteront un plan d’urgence qui « viendra en soutien aux éleveurs et aux producteurs de lait ».
Il propose enfin le triplement de la prime pour les entreprises qui « feront confiance à des apprentis », la création d’une « banque régionale unique d’investissement » et la mise en place de la sécurisation des transports de la région.
La baisse de 5 % des indemnités des élus par rapport aux montants maximum qui étaient jusqu’alors appliqués a été décidée.
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes
Alain Rousset (PS), réélu président, est un fervent admirateur de la puissance financière des Länder allemands et un chantre de la décentralisation. Il a relancé l’idée de créer un service public régional de l’emploi.
Dans son programme économique, il met d’abord en avant sa volonté de protéger et soutenir les PME-TPE. Il entend, en particulier, faciliter leur transmission, avec notamment une prise en charge à hauteur de 50% pour accompagner le repreneur.
Dans le même sens, Alain Rousset promet de mettre en place un réseau de fibre optique, « partout où les opérateurs privés ne vont pas ». Et, en priorité pour les lycées, les centres de formation et les zones d’activités.
En outre, M. Rousset a prévu de créer un fonds d’aides au redressement des entreprises en difficulté. Initiée par Limousin et Poitou-Charentes, cette stratégie sera renforcée.
Par ailleurs, des programmes spécifiques devraient être instaurés pour redynamiser les territoires en difficulté. Avec des moyens humains et financiers dédiés en utilisant plusieurs leviers : la formation, l’innovation, les infrastructures, le foncier.
Il propose aussi de renforcer les filières d’excellence. La grande région est à la pointe dans de nombreux secteurs, aéronautique, agroalimentaire, chimie, laser, numérique, e-santé... Mais, « ces secteurs sont soumis à une forte concurrence internationale », souligne Alain Rousset. Pour qu’ils restent compétitifs, il va travailler à une consolidation des chaînes de sous-traitance, soutenir encore davantage la recherche et développement dans chacune de ces filières pour « permettre aux entreprises de garder leur leadership et ainsi continuer à créer de nouveaux emplois ». Tout en développant l’exportation.
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
Philippe Richert (LR), réélu président, a l’intention de discuter au plus vite avec l’État de nouveaux transferts de compétences, « pour aller plus loin », par exemple en assurant un « pilotage unique des actions de formation professionnelles actuellement séparées entre l’État et la région ».
Au-delà, M. Richert annonce que l’emploi et la ruralité font partie des chantiers prioritaires.
- Il souhaite « une politique des transports et d’infrastructures performante ».
- Il veut « faire du numérique une priorité tant au plan des infrastructures que des usages ».
- Il veut faire des entreprises « des acteurs de la formation » car « la formation est la première compétence régionale ».
Philippe Richert veut aussi mettre en place « un pacte de ruralité » pour lutter contre la fermeture des services publics.
Enfin, il annonce une limitation des indemnités …y compris celle du président et indique que « de plus, les élus qui ne feront pas preuve d’assiduité se verront sanctionner financièrement. Parce qu’être élu, c’est servir ».
On le voit, ces premiers engagements diffèrent, en raison de la situation économique et du panorama d’activités de ces nouvelles régions, mais aussi des volontés politiques des nouvelles majorités. Les choix de mise en œuvre de ces premiers engagements seront déterminants pour leur concrétisation au profit du développement économique et social de ces régions.
Rappel
- (cf. http://www.clesdusocial.com/regions...) :
- Nous avons choisi 5 nouvelles régions qui ont la caractéristique de comprendre un nouveau territoire, et qui mélangent la droite et la gauche, le nord et le sud.