mercredi 22 janvier 2020
En France, fin 2016, 23 % des non-salariés ont aussi une activité salariée ou en ont exercé une au cours de l’année. Ils sont 42 % parmi les auto-entrepreneurs et 15 % parmi les non-salariés classiques. La pluriactivité est plus répandue pour les professions libérales, notamment dans la santé. L’activité salariée génère en moyenne plus de revenu que leur activité non salariée. Le temps consacré à l’activité salariée est fortement lié au secteur de l’activité non salariée et au revenu de celle-ci. Les non-salariés de l’enseignement ou des activités artistiques exercent plus souvent un emploi salarié ponctuel ou à temps partiel.
Les pluriactifs parmi les non-salariés
Parmi les 2,8 millions de personnes exerçant une activité non salariée non agricole en 2016, près d’un quart ont également occupé en emploi salarié dans l’année. 42 % des micro-entrepreneurs et 15 % des non-salariés classiques sont pluriactifs. La création du statut d’auto-entrepreneur a facilité la pluriactivité. Les situations des 645 000 pluriactifs sont variées :
La pluriactivité est plus répandue parmi les professions libérales : 20 % des non-salariés classiques et 54 % des micro-entrepreneurs exerçant une activité non salariée libérale cumulent celle-ci avec une activité salariée. Chez les autres salariés : ils sont 12 % parmi les non-salariés classiques et 37 % parmi les micro-entrepreneurs. Dans la santé, plus de deux non-salariés pluriactifs sur trois exercent leurs deux activités dans le même domaine, contre un sur quatre dans les autres secteurs.
Le revenu d’activité global moyen des pluriactifs est 1,7 fois plus élevé que celui des mono-actifs (soit 5 880 euros par mois en ajoutant les salaires qu’ils perçoivent par ailleurs) : Hors micro-entrepreneurs, les pluriactifs perçoivent en moyenne 2 830 euros par mois de leur activité non salariée contre 3 540 euros pour les mono-actifs. L’écart est encore plus important pour les micro-entrepreneurs (510 euros pour les mono-actifs et 2 310 euros pour les pluriactifs).
Hors micro-entrepreneurs, près d’un quart des pluriactifs ont un revenu non salarié nul ou déficitaire : 10 % des professionnels libéraux pluriactifs, 25 % des entrepreneurs individuels et 44 % des gérants de société déclarent un revenu d’activité non salariée nul ou déficitaire sur l’année. Part plus faible chez les mono-actifs. Il existe de fortes disparités entre les pluriactifs. L’activité des pluriactifs est parfois brève, d’où la difficulté d’évaluer la situation de l’individu sur toute l’année.
Le volume de travail est fortement lié au niveau de revenu et au secteur de l’activité non salariée. L’intensité de l’activité salariale caractérise fortement les différents profils des pluriactifs :
Travailler dans la santé favorise l’exercice d’une activité non salariée en parallèle. Dans les activités artistiques ou dans l’enseignement, l’emploi non salarié est souvent intermittent. En revanche, certaines activités non salariées nécessitent un fort investissement en temps (commerce, coiffure, hébergement-restauration) ou en activité intense et régulière (construction par exemple), ou en fort investissement financier (taxi).
La pluriactivité peut être un moyen de compenser une activité principale peu rémunératrice. Quatre pluriactifs sur dix conjuguent souvent des revenus plus faibles que les autres à la fois de leur activité salariée et de leur activité non salariée. Ce sont en majorité des micro-entrepreneurs avec une activité intermittente ou saisonnière, en plus d’occuper des emplois salariés avec un faible temps de travail, notamment dans les services personnels. Ils peuvent également exercer une activité non salariée classique dont ils dégagent un revenu souvent nul ou faible.
Plusieurs profils de pluriactifs se dégagent sur les 640 000 identifiés dont 10 % ont débuté leur activité non-salariée en 2016 après avoir quitté leur emploi salarié pendant l’année (près de la moitié d’entre eux ont 30 ans ou moins) :
Ainsi la moitié des pluriactifs ont un revenu plutôt élevé, provenant essentiellement d’une de leurs deux activités, l’autre moitié des pluriactifs cumule souvent des revenus salariés et non salariés faibles. Pour certains il s’agit d’une reconversion professionnelle ou encore d’un désir d’indépendance. La probabilité d’être mono-actif augmente avec l’ancienneté dans l’activité non salariée et elle est, toutes choses égales par ailleurs, plus forte après 60 ans.
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Références