Un rapport d’activité contesté
Avec un score adopté avec près de deux-tiers des mandats, l’activité de la direction nationale de l’organisation autonome a été largement adopté. Toutefois, ce score est nettement inférieur à celui réalisé par l’équipe précédente (96 %) lors du précédent congrès. La forte abstention de cette année (28 %) est peut-être la marque d’une crise de croissance. Les rapports entre les fédérations et la direction semblent s’être compliqués sur des questions internes montrant la difficulté d’être une union formée d’organisations autonomes.
Si certains se sont interrogés sur l’avenir de l’intersyndicale ou « la prise de distance » de l’UNSA avec la CFDT notamment au travers de l’appel sur le pouvoir d’achat de mars 2022, le congrès a réaffirmé son appartenance au pôle réformiste tout en considérant comme l’a dit Laurent Escure que « l’unité syndicale, quand elle est possible, est utile ». Pour lui, il est normal que les organisations syndicales travaillent ensemble, se rencontrent et agissent « ensemble sur des objectifs partagés ».
En matière de développement, l’UNSA a continué sa progression entre fin 2018 et fin 2022. Elle est due à sa progression dans le secteur privé (+18 000 adhérents) alors qu’elle perd des adhérents dans le public (-3 000 adhérents). Selon elle, l’UNSA devrait dépasser en 2023 le cap des 200 000 adhérents notamment à la faveur des adhésions réalisées durant le conflit des retraites. Un phénomène que connaissent toutes les organisations syndicales.
Des orientations votées à 98 % et une équipe nationale reconduite
Considérée comme intermédiaire, la résolution est une remise à jour des orientations votées il y a quatre ans [1]. Pour ce qui est de l’équipe nationale, elle passe de 14 à 12 membres qui ont été reconduits à la quasi-unanimité par le conseil national de l’UNSA durant le congrès.
L’UNSA entend poursuivre l’action sur les retraites et revendique toujours le retour de l’âge de départ à 62 ans. Elle attend avec impatience la possibilité dans un an de lancer une nouvelle consultation citoyenne remettant en cause la retraite à 64 ans.
Accompagnant son développement, l’objectif d’atteindre la représentativité (5,99 % sur le dernier cycle) est réaffirmé. « La question n’est pas de savoir si nous l’aurons mais quand nous l’aurons parce que nous l’aurons ! » a déclaré offensivement Laurent Escure.
En conclusion, un congrès qui affiche la continuité d’une organisation qui ambitionne de plus en plus de porter « sa propre voix réformiste, combative et singulière ». Discours quelque peu contradictoire avec ce qui est pourtant réaffirmé dans ses statuts et les orientations du congrès de contribuer « au rassemblement du syndicalisme réformiste » et qui a été à l’origine de sa création.