mercredi 12 mai 2021
Pour faire face à la crise, le gouvernement mise sur la formation. Le Plan d’Investissement dans les compétences (PIC 2018–2022) traduit une forte volonté d’investissement d’accès à la formation professionnelle et à l’emploi. Plan sur plusieurs années pour davantage de contextualisation aux besoins de compétences des territoires. Il mobilise plus de 15 milliards d’euros, avec comme objectif de former plus d’un million de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et 1 million de jeunes éloignés de l’emploi. Le plan de relance complète cet investissement formation.
Comment ? Accompagner et sécuriser les parcours, garantir un socle de compétences de base, répondre aux besoins des entreprises et qualifier la main d’œuvre, en agissant au plus près des territoires.
Ce plan mobilise tous les acteurs. Il représente un investissement par rapport aux autres mesures de formation. Il repose sur le renforcement des programmes nationaux et de la mise en œuvre des pactes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC). Le bilan est celui de l’ensemble des acteurs qui agissent au bénéfice de la formation des personnes en recherche d’emploi : les Régions, Pôle emploi, les branches professionnelles, les partenaires sociaux, les porteurs de projets et les organismes de formation.
Pôle emploi est actif sur le plan « 1 jeune, 1 solution » : « Nous allons multiplier par deux le nombre de jeunes accompagnés de manière intensive entre 2019 et 2021 », confirme son directeur, « Nous transformons nos services pour les personnes en situation de handicap et celles issues des quartiers prioritaires de la ville (QPV) pour lesquelles Pôle emploi recrute 500 conseillers de plus. ». Des dispositifs renforcés vont être mis en place pour les chômeurs de longue durée (financement PIC et Pôle emploi). Plus d’un million de demandeurs d’emploi seront rentrés en formation en 2020, soit 100 000 mille de plus qu’en 2019.
France compétences a atteint 90 % des objectifs de la convention d’objectifs et de performance (COP). L’instance quadripartite chargée de gérer et de ventiler les fonds de la formation professionnelle et de l’apprentissage est en ordre de marche. Elle a émis 11 834 recommandations de prise en charge financière des contrats d’apprentissage, réduit le temps des certifications professionnelles (RNCP) avec 2 100 instructions de dossiers de dépôt.
Le FNE formation, proposé dans le cadre du Plan de relance, permet aux sociétés en activités partielle ou en difficulté économique de faire prendre en charge par l’État une partie des coûts de formation de leurs salariés et faciliter les reconversions. 180 000 établissements, principalement des TPE et des PME, avec 366 000 salariés ont été accompagnés en 2020 pour un total de 333 millions d’euros. Pour 2021, une enveloppe de 390 millions d’euros vient d’être signée entre le ministère du Travail et les OPCO pour financer 48 000 parcours de formation longue durée ou pour des reconversions.
Le budget prévu pour le volet « emploi, formation et compétences » dans le plan nommé France Relance est de 15 milliards. Ces mesures ont pour ambition de favoriser l’orientation des jeunes, des demandeurs d’emploi, et des salariés en activité partielle vers les filières d’avenir. Le plan « compétences » prévoit également de faciliter l’accès à la reconversion professionnelle et à l’adaptation des organismes de formation au digital.
Le bilan d’étape du PIC, présenté le 12 avril 2021, permet de penser que l’objectif pourrait être atteint :
Ce plan bénéficie à presque tous les publics cibles :
La difficulté de trouver des stages en entreprise, une épine dans le dispositif. La situation la plus critique se révèle pour les apprentis. D’après la DGEFP, sur les 52 000 jeunes entrés dans le dispositif permettant de suivre jusqu’à 6 mois de cours sans contrat en entreprise, 7 000 environ n’ont toujours pas trouvé d’entreprise d’accueil. Près de 10 000 jeunes ont abandonné leur formation et 12 000 jeunes « sont sortis sans solutions », fin mars. À ce jour seulement 18 000 jeunes entrés dans ce dispositif ont signé un contrat avec un employeur.
Le bilan à mi-parcours peut être considéré comme positif mais Il est encore trop tôt pour savoir si le PIC atteindra son objectif. Au-delà des chiffres, nous manquons de données qualitatives de chaque institution impliquée dans le dispositif. Cet automne, le conseil scientifique du PIC, mis en place en 2018, qui se réunit chaque trimestre, dressera une évaluation de toutes les institutions concernées.
Référence