La France partage avec la République tchèque un triste palmarès, celui d’être parmi les pays où l’origine sociale influence le plus le niveau scolaire. Une influence qui s’exerce par des éléments très divers : le niveau de vie (conditions d’étude, recours aux cours privés, etc.), l’éducation (aide aux devoirs, lectures, etc.) et diverses pratiques (langage, loisirs, etc.). Le résultat tiré des enquêtes menées par l’OCDE sur le niveau scolaire à l’âge de 15 ans est valable en mathématiques, mais aussi en sciences ou à l’écrit. Des pays très différents ont les meilleurs résultats : les pays méditerranéens (Espagne, Italie, Portugal), le Canada et les pays nordiques. La mauvaise position de la France peut s’expliquer par différents facteurs. Les programmes valorisent plus qu’ailleurs la culture de l’élite scolaire de la nation : la maîtrise d’un savoir mathématique théorique et de la langue française. A partir du collège, le système, très académique sur le plan de la forme, défavorise ceux qui peinent à entrer dans le moule officiel. Les évaluations à répétition dévalorisent et contribuent à l’échec des plus faibles. Le travail demandé hors temps scolaire est important, profitant à ceux qui disposent d’un soutien à domicile (des parents ou par le biais de cours privés).
Ce qui choque ici, c’est le contraste existant entre les déclarations des défenseurs de l’Ecole républicaine qui serait l’école de l’égalité et la situation. Leçon de chose sur la différence entre droits formels et réalité. Est-il possible que les affrontements sur la question scolaire prennent en compte le constat de l’OCDE ?