samedi 15 octobre 2022
Le 26 septembre le gouvernement a examiné un projet de loi qui a comme objectif d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables en France (éolien et photovoltaïque). Après un été caniculaire, alors que l’hiver approche et que la guerre en Ukraine est toujours en cours, les questions d’énergie sont au cœur des préoccupations des citoyens et des gouvernants. Quelles méthodes retenues : une accélération de procédures, la redistribution locale des revenus issus de l’exploitation, un élargissement des zones d’installation... Les enjeux et les résultats attendus.
Accélérer pourquoi ?
En la matière notre pays affiche un retard patent par rapport à d’autres pays européens comme l’Espagne (21 % d’énergies renouvelables en 2020) ou l’Allemagne (49 % en 2022). Il y a de plus urgence à se doter d’une autonomie énergétique à l’heure où les routes du gaz et du pétrole russe se coupent peu à peu et d’une forte tension sur l’électricité. Et enfin il y a surtout urgence à agir face au changement climatique et la sortie programmée des énergies fossiles.
Le syndicat des énergies renouvelables (SER) rappelle dans La Dépêche du Midi du 28 septembre que « si la France avait respecté ses objectifs de développement des énergies renouvelables en 2020, le pays disposerait aujourd’hui d’un volume d’énergie supplémentaire permettant de couvrir 20 % de la consommation de l’industrie française ».
Notre pays traine les pieds avec des procédures administratives et judiciaires très longues et préjudiciables à l’action et au bien commun. La France est un des mauvais élèves de l’Europe. De plus l’exploitation éolienne fait l’objet de surenchères et de mauvais procès politiques comme lors de la dernière campagne présidentielle.
Accélérer comment ?
En visite à Saint-Nazaire il y quelques jours pour inaugurer le premier parc éolien en mer de France, le Président de la République a affirmé la nécessité d’accélérer le déploiement du solaire et de l’éolien pour rattraper le retard de la France : « aller au moins deux fois plus vite ». Sur la table : le projet de loi de 20 articles examiné le 26 septembre, des dispositions réglementaires et une impulsion politique. L’idée est d’adapter notre législation pour tenir compte de ce qui se fait de bien à l’étranger et en accélérant les procédures.
La procédure de concertation
Au cœur de l’été, le 12 août, l’exécutif a lancé un processus de concertation avec toutes les parties prenantes et en particulier le Conseil national de la transition énergétique dans lequel siègent les organisations syndicales et patronales (CNTE). Le Conseil national est l’instance de dialogue en matière de transition écologique et de développement durable. Sa création visait à renforcer le dialogue social environnemental. Des échanges entre Matignon, les collectivités territoriales et les acteurs de la société civile ont aussi eu lieu.
Les principaux éléments de l’avis du CNTE
Réactions
Sans surprise les acteurs du secteur sont satisfaits de l’ambition affichée de miser sur les énergies renouvelables pour faire face aux crises énergétique et climatique. Ils rappellent que ces sources d’énergie n’ont représenté, en 2021, que 19,3 % de la consommation finale brute d’énergie, bien en deçà du seuil de 23,7 % nécessaire pour respecter la trajectoire fixée par la feuille de route énergétique de notre pays et ses engagements européens et mondiaux.
Sources