L’enquête
Réalisée en ligne en juin 2023 auprès de 2 000 jeunes de 18 à 30 ans, représentatifs des différentes catégories sociales, elle montre que les répondants sont majoritairement dans un état d’esprit positif mais que, dans les préoccupations qu’ils disent avoir, le dérèglement climatique vient en premier (79 %), devant le pouvoir d’achat et les ponctions socio-fiscales ou les inégalités (à 77 %).
Cette enquête montre aussi que, contrairement à des discours fréquents, les jeunes répondants accordent au travail une place importante dans leur vie (85 %), plus que la moyenne de la population active (PA : 79 %), qu’ils sont fiers de leur travail (très fiers : 38 %, plutôt fiers : 52 %) et continueraient à travailler même s’ils n’en avaient pas besoin (77 %, PA : 66 %).
Les préoccupations écologiques des jeunes pour leur emploi
Au vu de ces positionnements, il est intéressant de voir comment ils articulent l’importance de leur emploi et leurs préoccupations écologiques.
Si, dans leurs critères de recherche d’emploi, celui d’un emploi qui respecte l’environnement n’arrive qu’en 8ème position, derrière les salaires et l’ambiance (92 %) et quelques autres, il est cependant revendiqué par eux à 82 %. Bien plus, 70 % d’entre eux affirment pouvoir renoncer à un recrutement dans une entreprise qui ne prendrait pas en compte les enjeux environnementaux (+5 points par rapport à 2022) ou, pour 57 %, la quitter pour le même motif. On voit ainsi la progression importante prise par les attentes écologiques des jeunes : pour eux le sujet est devenu vital, comme en conclut le directeur des études politiques de Harris Interactive, et tourne parfois à l’angoisse climatique.
Face à ces fortes attentes, 57 % seulement pensent que l’environnement est bien appréhendé par les employeurs. Et ils se divisent en 3 tiers presqu’égaux sur l’impact de leur propre travail sur l’environnement : utile à l’environnement pour 31 %, notamment ceux qui sont cadres ou professions libérales, nuisible pour 32 %, sans effet pour 36 %. La moitié d’entre eux pensent aussi que les aspects sociaux et environnementaux ne sont pas suffisamment pris en compte par leurs collègues et leur hiérarchie. Quand les questions interrogent l’ensemble de leur vie professionnelle, 58 % ont déjà eu le sentiment de faire une tâche inutile, 44 % que leur métier avait un impact négatif sur l’environnement, 43 % que leur entreprise faisait du greenwashing, en particulier les chômeurs ayant déjà travaillé.
En conclusion
On voit donc que les attentes de cette génération envers les employeurs et leurs objectifs deviennent extrêmement fortes et que, pour leurs recrutements, encore souvent tendus, ces derniers ont maintenant la nécessité de démontrer une politique réelle de RSE qui prenne vraiment en charge les aspects sociaux et environnementaux dans leurs pratiques.
D’ailleurs 85 % des répondants souhaitent la création d’un outil leur permettant d’identifier les actions allant dans ce sens. Le collectif Pour un réveil écologique apporte un tout début de réponse par le site « Pour l’emploi de demain », ouvert en septembre, qui commence à recenser les emplois dans les secteurs les plus liés à la transition écologique, dans 17 chantiers tels les énergies renouvelables, la rénovation énergétique, la transformation industrielle, la transformation agroécologique et l’alimentation durable, l’électrification des usages, etc. et publie les premières offres d’emploi.
Sources
- Les jeunes et la prise en compte des enjeux écologiques dans les études et le monde du travail – Harris interactive pour : Pour un réveil écologique – juillet 2023 :
– https://pour-un-reveil-ecologique.org/..._Jeunes_et_enjeux_écologiques_Pour_un_réveil_écologique.pdf
- Site Pour l’emploi de demain :
– https://jobs.pour-un-reveil-ecologique.org