11 % des salariés ont vu leur activité modifiée par les normes environnementales
30 % des salariés disent suivre des normes environnementales. L’impact est donc plus diffusé que les 0,5 % de métiers verts ou 14 % de métiers verdissants [1] que l’on rencontre dans l’emploi salarié.
Parmi ces 30 %, un bon tiers, soit 11 % des salariés, ont connu des modifications de leur activité en raison de l’introduction de normes environnementales, soumis à au moins 2 normes pour 80 % d’entre eux. Ces salariés concernés sont avant tout présents dans de grandes entreprises : 45 % travaillent dans des entreprises de 1 000 salariés ou plus (contre 34 % de l’ensemble des salariés). On les retrouve dans l’industrie, particulièrement dans les activités de dépollution où 30 % des salariés ont vu leur travail modifié, ou l’agro-alimentaire, le bâtiment, le transport, mais aussi l’hébergement-restauration.
Les plus concernés sont les agents de maîtrise et les ouvriers qualifiés des activités de production, de chantier, de réparation et maintenance, de nettoyage, ou de transport-logistique. Ce sont donc plus souvent des hommes, généralement de niveau inférieur ou égal au bac, aux fonctions d’exécution.
Ils connaissent des changements de techniques et/ou de procédures dans les 2/3 des cas. Mais aussi plus de la moitié ont le sentiment d’un accroissement des responsabilités, d’avoir un travail plus intéressant, d’avoir appris des choses utiles pour de nouvelles fonctions ou un nouveau poste ; et 29 % des salariés concernés envisagent la probabilité d’une promotion.
Forme-t-on aux normes environnementales ?
Les entreprises les plus ouvertes aux normes environnementales se révèlent être aussi les plus formatrices. Ce sont celles qui sont les plus organisées dans la gestion des compétences et dont les activités sont propices aux échanges et aux apprentissages.
Au total, 16 % des formations suivies par les salariés ont pour but de les former à l’intégration de normes environnementales. Ces formations sont proches des formations obligatoires pour les habilitations et certifications réglementaires. D’ailleurs 59 % d’entre elles sont obligatoires ou réglementaires (contre 34 % de l’ensemble des formations). Et elles sont plus souvent évaluées en fin de formation, vers une habilitation ou une certification. Cette mise en conformité avec les normes environnementales concerne 38 % des formations au Caces (certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité) et permis, 55 % des formations à l’hygiène alimentaire, 66 % des formations à l’hygiène…
Ainsi, les normes environnementales impactent déjà le travail, son organisation, la gestion des compétences et suscitent des besoins de formation spécifiques. Se développe une prise en charge des normes environnementales dans les entreprises et services, souvent sur des obligations réglementaires. La montée en puissance est loin d’être terminée, mais elle est renforcée par la loi Climat et résilience d’aout 2021 [2] qui, pour que la prise en charge se généralise, a donné un rôle d’accompagnement aux OPCO, et un rôle nouveau aux CSE dans ce domaine. Les consultations du CSE doivent maintenant intégrer les conséquences environnementales des décisions, qu’elles soient de gestion, de techniques de production, d’évolution économique et financière des entreprises, d’organisation du travail, de formation. Les questions environnementales doivent donc devenir un sujet de dialogue social, voire de négociation, pour que s’approfondisse l’action des acteurs de l’entreprise vers la transition écologique.
Source
- Normes environnementales : quels effets sur le travail et les formations ? Céreq – Bref n° 432 – décembre 2022 :
https://www.cereq.fr/normes-environnementales-quels-effets-sur-le-travail-et-les-formations