mercredi 22 septembre 2021
Au premier trimestre 2021, la géographie de la crise a peu évolué. Les conséquences de la crise restent plus fortes dans l’est et le sud. Les Alpes, la Côte d’Azur et la Corse regroupent les territoires les plus affectés (hébergement-restauration, activités culturelles, transports…). La zone frontalière de la région Grand-Est qui avait résisté en 2020, est affectée en 2021. À l’inverse la façade atlantique et le centre de la France continuent de se démarquer positivement. Au premier trimestre 2021, l’Île-de-France concentre la moitié de la baisse de fréquentation hôtelière et enregistre la plus forte baisse par rapport à 2019. Nice, Paris, Toulouse restent très affectées. Une autre dynamique apparait si on croise deux paramètres, celui de la création d’emplois avec le nombre de DEFM (demandeurs d’emploi en fin de mois).
La trajectoire d’emploi et de chômage des territoires pré-crise apporte un éclairage complémentaire
La spécialisation économique reste une composante insuffisante pour expliquer la variabilité du choc entre les territoires
Les 12 grandes métropoles ont connu en moyenne les mêmes difficultés que l’ensemble du pays
La ligne de fracture traditionnelle de l’emploi et du chômage de Caen-Nice s’estompe en partie
– Près d’un quart des zones d’emploi se trouvent dans une dynamique favorable au premier trimestre 2021, en ayant retrouvé à la fois leur niveau d’emploi et leur niveau de DEFM d’avant crise. Ces territoires sont éclatés sur l’ensemble de la France même si certaines grappes se détachent au nord (entre Lille et Maubeuge), au centre (autour de Nevers et Dôle), au sud (entre Montélimar et Nîmes et au nord de Toulon) et 5 zones de Corse. Cela signifie que l’emploi local a bien résisté.
– A l’inverse, près d’un tiers (30 %) des zones d’emploi sont confrontées à une double difficulté en ce début d’année : une partie des territoires les plus fragiles structurellement (au nord de la France), mais en partie ceux qui ont le plus souffert de la crise en 2020 : l’Île-de-France, la façade est de la France, la Côte d’Azur, une zone de Figeac à Clermont-Ferrand, ainsi que plusieurs métropoles.
Cette nouvelle carte dessine des nouvelles fragilités. Un tiers des territoires (32 %) combinent quant à eux créations d’emplois salariés et augmentation des demandeurs d’emplois. Elle révèlerait un nouvel « exode urbain » autour des métropoles de Strasbourg, Nantes, Rennes, Bordeaux, Lyon, Toulouse et Marseille qui figurent dans cette catégorie. L’ouest et le sud de la France, traditionnellement dynamiques en termes d’emploi, retrouvent, au premier trimestre 2021, leur niveau d’avant-crise.
Ce constat confirme les tendances observées depuis plusieurs années. Géographiquement, on observe que le traditionnel « U » de création d’emploi se trouve amputé de son côté droit, à l’est, où sévit la crise. On note aussi que près de 15 % des zones d’emploi affichent une évolution encourageante en matière de DEFM mais continuent pourtant à détruire de l’emploi. Ces zones se situent en grande majorité dans la moitié nord de la France. Il est difficile, au regard du peu de recul de la crise, d’interpréter les causes de ce phénomène qui peuvent résulter de plusieurs facteurs (exode, vieillissement de la population, découragements des demandeurs d’emploi…).
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